Les Mémoires Libertines de Sophie de R.
Du plus loin qu'il me souvienne, j'ai toujours eu le goût de la vie la nuit. Gamin, ce n'était que pure curiosité et envie de surmonter la peur du noir. Que pouvait-il bien se passer sur terre quand le soleil était couché ? Quand je suis arrivé à l'âge où, d'après mes papiers, j'étais un adulte, j'ai multiplié les occasions de vie nocturne, professionnellement et personnellement.
Chaque fois que je devais prendre un train grande ligne j'ai choisi les horaires de nuit. Quand le soleil est couché, les gens ont un autre comportement. Adieu les inhibitions et vive la convivialité. Ainsi de ce voyage que je fis il y a plus de 30 ans, je descendais vers Montpellier.
J'entre dans mon wagon, il est 23 heures. Je trouve un compartiment où il y a une place libre, je m'y installe. Au bout de quelques minutes, mes yeux s'habituent à la faible clarté de la veilleuse. Tout le monde dort. La personne qui est en face de moi est une passagère, j'en suis certain, je devine sa silhouette. Elle a des cheveux de couleur sombre. Est-elle belle ? Est-elle moche ? J'ignore et ça m'est égal après tout, cela ne m'empêchera pas de passer le même nombre d'heures dans ce train.
Très vite je commence à m'ennuyer ferme au milieu de ces gens qui dorment et qui m'interdisent d'allumer pour lire. Ma voisine d'en face, a les jambes serrées et tendues, ses pieds sont sous mon siège. Histoire de tuer le temps, je tente un geste téméraire, j'étends moi aussi mes jambes en laissant les siennes serrées entre les miennes. Je retire un mocassin, et, avec mon pied nu, je caresse légèrement les chevilles de mon inconnue et attend une réaction.
Rien ne se produit, elle ne déplace pas ses jambes, ce qui aurait été naturel. Je m'enhardis, et reprend ma caresse en remontant un peu vers le mollet, je fais redescendre mon pied, puis je le remonte et arrête mon geste, mes orteils restant en contact avec son mollet. Je tente dans la semi-obscurité de deviner sa réaction.
Aucune protestation, il me semble même deviner un petit sourire sur ses lèvres. Mais comment être sûr ? Je reprends mon mouvement du pied, doucement, frôlant toujours légèrement, remonte le long du mollet et m'arrête sous le genou et attend. Mon inconnue ramène une de ses jambes vers elle et je sens à mon grand étonnement la pointe de son escarpin qui me caresse la jambe avec insistance. Je recommence alors mes caresses et laisse mon pied frôler sa cuisse. Et aux mouvements qu'elle fait, je devine qu'elle se déchausse. Elle fait glisser sa jambe le long de la mienne en remontant, elle avance un peu vers le bord du siège pour que la pointe du pied aille plus loin. Soudain, je sens son gros orteil qui titille ma braguette qui, vue la tournure que prenaient les évènements, était toute gonflée.
Nous jouons comme ça un long moment, chacun de nous enchérissant sur le geste de l'autre. Tout cela se fait avec la plus grande discrétion, il n'est pas question que les autres passagers se rendent compte de quoi que ce soit. Le drôle de la situation est que la seule certitude qu'elle et moi avons est que nous sommes de sexes différents. Le reste ne semble pas nous effleurer l'esprit. Nous jouons à allumer une personne inconnue sans nous préoccuper de savoir si le jeu ira plus loin ou non.
Et tout d'un coup, elle arrête de pianoter sur mes couilles avec ses orteils, replie sa jambe, remet son escarpin et se penchant vers moi me souffle à l'oreille :
« Allons dans le couloir !
-D'accord, je me rechausse et j'arrive ! »
J'attends un petit peu pour sortir afin de ne pas éveiller l'attention des autres passagers et la rejoins dans le couloir. Je vois alors une femme brune de quarante à quarante-cinq ans, son visage est agréable. Elle a un léger embonpoint qui ne l'enlaidit pas du tout… Au contraire, elle dégage une sorte de sensualité qui me plait beaucoup. Nous nous regardons en silence. Enfin nous nous présentons. Elle s'appelle Nicole. Je lui tends une cigarette qu'elle accepte. Tabac mauvais pour la santé ? Oui, mais idéal pour engager la conversation.
Je lui présente alors mes excuses de l'avoir "entreprise" aussi cavalièrement. Elle me regarde en souriant, met une main derrière ma nuque m'attire à elle. Sans hésiter, elle me roule une pelle qui donne l'impression qu'elle est affamée. Puis elle me dit qu'elle rejoint son mari qui est un piètre amant avec peu d'envie, ce qui n'est pas du tout son cas à elle. Et comme pour me prouver ce qu'elle vient de me dire, Nicole me prend la main et m'emmène vers le bout du wagon. Elle nous fait entrer aux toilettes. Pas l'alcôve idéale, mais il n'est pas l'heure de faire le difficile et comme pourrait le dire le proverbe : « Couille affamée n'a pas d'œil. »
Aussitôt enfermés, elle se déshabille entièrement, dispose des mouchoirs sur la cuvette et s'assied, elle me baisse le pantalon et comme je ne mets jamais de slip, elle a devant elle, ma queue toute dressée.
Elle se jette dessus bouche ouverte, la parcourt de ses lèvres et de sa langue puis s'arrête car elle vient de réaliser que je n'ai aucun poil et passant sa main sur mon pubis, mes couilles et mon anus s'en étonne :
« Mais dis donc tu n'as pas de poil. Tu te rases ? Comment ça se fait ? C'est tout doux.
- Voilà longtemps que je me rase, parce que c'est plus beau à voir et plus doux pour la caresse. Tu devrais te raser la chatte, tu verras, tu auras beaucoup de succès. »
Sur la promesse qu'elle le fera, elle reprend sa pipe. Nous sommes tellement excités tous les deux, que l'énergie qu'elle met risque de me faire jouir. Je le lui dis, elle cesse, je l'aide à se relever, et prend sa place sur la cuvette. Nicole, me faisant face, s'empale sur moi. Et commence sa gymnastique érotique. Elle ondule du bassin, en le faisant tournoyer sur ma bite tout en montant et descendant. Je me régale, elle aussi d'ailleurs, si j'en juge par ses soupirs et les mots orduriers qu'elle sort parfois. Elle sent que je ne vais pas tarder à jouir, alors elle se laisse aller, jouit et se dégage.
Elle me prend en bouche et j'explose. Elle avale une partie de mon sperme et en garde pour me faire le faire partager Puis nous remettons de l'ordre dans notre tenue, sortons des toilettes justes au moment où passe le contrôleur. Il nous regarde, nous sourit, nous fait un clin d'œil et poursuit sa route.
Nicole et moi fumons une cigarette, sans presque parler. Tout a été dit. Puis elle regagne le compartiment prend ses bagages, car sa station est proche. Elle sort me fait un petit sourire, un signe de la main en guise d'adieu. Et descend sur le quai. Elle reste là à attendre mon départ, m'envoie un baiser avec sa main.
C'est beau, un train, la nuit…