Les Mémoires Libertines de Sophie de R.
Chapitre 10 - Un petit-déjeuner royal
Le réveil fut d'une extrême douceur.
J'étais tout contre elle, ma peau contre la sienne et elle dormait encore. Elle sentait vraiment bond, et ce corps chaud pressé contre le mien m'offrait tant d'idées tendres que je n'aurais alors su comment offrir la priorité à l'une d'entre elles. Nous étions dimanche matin, et le réveil m'indiqua qu'il était presque sept heures. En me dépêchant ,je serai à l'ouverture de la boulangerie. Je n'avais qu'un désir : offrir à ma princesse un déjeuner de reine. Je le retirai donc avec une infinie précaution pour ne pas la réveiller et partais dans le silence le plus complet qu'il m'était possible de faire.
Arrivé à la boulangerie de notre village située à deux kilomètres de la maison (ce trajet là ne me tuerait pas), j'attendis une minute que le rideau s'ouvre et j'entrai. Je rentrai quelques minutes plus tard avec deux sacs contenant des croissants, des petites brioches, ainsi que des oranges, prises au marché du dimanche matin situé sur le chemin du retour.
En effet, nous étions dimanche, et je n'irai pas à l'église : j'avais ma propre déesse à adorer à la maison. Je me préparai pour lui monter un autel culinaire à la hauteur de mon envie de la dévorer. Rentré à la maison, je présentai le tout sur un plateau, pressait les oranges, disposai confiture et beurre, puis apportai le tout. Elle dormait encore. Le plateau déposé sur son bureau, je m'approchai et l'embrassai plusieurs fois sur le front, la joue, le cou. Elle se réveilla, et sa première réaction fut de m'offrir un sourire qui me payait amplement de tous mes efforts. Elle m'enlaça, m'embrassa, puis s'assit sur le lit en s'étirant paresseusement.
Sa surprise fit plaisir à voir alors que je lui apportai le plateau du petit déjeuner. Elle mangea avec bon appétit, puis reposa le plateau par terre à côté du lit.
« Tu sais que tu mérites une récompense...
- Ca m'a fait plaisir, ne t'en fais pas pour ça
- J'insiste… »
Elle se mit à marcher en avant à quatre pattes sur le lit, repoussant les draps et m'offrant la vue d'un corps dont je ne me lasserai jamais. Arrivée à moi, elle baissa d'un même mouvement mon short de sport et mon caleçon, révélant un sexe qui était déjà en train de se relever.
« On dirait que je lui fais de l'effet, à ce petit là... »
Je n'eus pas le temps de réagir. Elle me donna quelques coups de langue qui me firent dresser à la vitesse de l'éclair, puis me prit en bouche avec gourmandise. Elle m'observait l'air coquin, tout en faisant ça, guettant mes réactions. Je doute qu'elle y prit du plaisir physiquement, mais elle adorait voir ma réaction et voir comment mon plaisir montait sous ses caresses. Lorsque je fus bien dur, elle arrêta.
« Va donc chercher un préservatif... »
Sa voix était pleine de sous-entendus. Je me précipitai, mais elle m'arrêta arrivé à la porte.
« Attends ! Prends plutôt la boîte... sait-on jamais ! »
L'idée me donna un coup de fouet, et c'est en courant que je fis le voyage aller comme retour. Je la retrouvai debout à côté du lit. Elle me sauta littéralement au cou pour m'embrasser. Saisissant la boîte, elle sortit l'une des protections, l'ouvrit vivement et s'agenouilla pour la disposer elle-même. Puis elle se releva pour regagner le lit. Elle s'y allongea sur le dos, les cuisses ouvertes. L'état de son excitation ne faisait guère de doute.
« Viens Marc. »
J'avais attendu ce moment sans m'en rendre compte. Je sautai alors sur le lit pour venir m'allonger entre ses jambes. Il me fallu quatre coups de hanches, dans mon élan, pour me rendre compte que je n'arrivais décidément pas à trouver le bon alignement. Ce fut elle qui me prit en main et me dirigea. Ce qui suivi est un peu répétitif, donc je ne viendrai pas dans les détails.
Mais ce fut magique. Je lui baisai le cou, me tenant sur mes deux bras pour ne pas l'écraser. Elle m'avait saisi les fesses et m'attirait à elle en gémissant de plaisir. Elle n'eut hélas pas le temps de jouir tant mon plaisir vint vite. Il vint très vite en fait, à ma plus grande honte. Elle était à la fois frustrée et très fière. Ce fut de mes doigts que je lui offris l'orgasme qu'elle désirait.
CHAPITRE 11- Le calme avant la tempête
Une bonne douche pour se nettoyer de la sueur et se donner un bon coup de fouet, voilà ce qu'il nous fallait. Cette fois ce fut séparément que nous la prîmes, mais chacun resta là à assister à celle de l'autre. Nous nous embrassions tendrement au sortir de la salle de bain quand son téléphone portable sonna. C'était un texto. Elle alla le voir et son visage se fit plus sérieux.
« Rhabille-toi, je pense que c'est fini pour ce matin. On a besoin de moi.
- Qui est-ce ?
- Désolée, c'est personnel, je ne peux pas te le dire. Ne m'attends pas pour déjeuner, je ne rentrerai que ce soir, ok ? »
J'acquiesçai, déçu. Cela venait à peine de commencer, et nous étions déjà interrompus. D'un autre côté, il nous restait encore trois semaines devant nous avant que les parents ne reviennent, donc rien de grave. Elle me fit un bisou sur la joue, s'habilla vite et partit. Soudain seul je fis ce que j'avais à faire en respectant scrupuleusement l'ordre de priorité :
1) Vérifier l'état de mes téléchargements
2) Me mettre à jour sur mes forums
3) Suivre l'actualité du logiciel libre
4) Faire la vaisselle et le rangement.
Autrement dit, la maison fut propre et rangée en fin d'après-midi. Déployant là toutes mes compétences culinaires, je préparais le dîner : des raviolis en boîte avec du conté râpé. C'était une variante plus savoureuse de la version avec emmenthal râpé. Ce soir, ça ne rigolait pas. Je décidai de faire un petit dîner romantique aux chandelles. Après une bonne heure à chercher des chandelles, je me rendis compte que tout bien pesé, la luminosité serait la même avec un halogène bien réglé. C'est donc avec ce luxe de détails que j'attendis Chloé.
Je l'attendis même longtemps, suffisamment pour décider de m'installer sur mon MMORPG préféré. Je décidai d'abandonner l'affaire vers deux heures du matin. Le boss était trop fort, il allait falloir que je fasse du level-up pour récupérer l'épée des mille vérités, mais ça je suppose que vous vous en tapez.
Je croisai Chloé le lendemain matin à la table du petit déjeuner, les cheveux ébouriffés et les yeux cernés. Je m'avançai pour lui offrir un baiser, mais ce fut sa joue qu'elle me présenta. Elle devait être de mauvaise humeur, je décidai donc d'ignorer la chose et d'attendre qu'elle soit mieux lunée. Elle fut pour le moins évasive sur son emploi du temps de la veille, et je parvins à peine à lui arracher un mot d'excuse pour m'avoir fait ainsi attendre. Elle m'apprit qu'elle serait de nouveau de sortie cet après-midi et qu'il ne fallait pas l'attendre pour le dîner.
La chose dura une semaine. Ce fut une semaine sans baiser, sans caresse, sans amour. Je commençai à m'inquiéter et décidai donc de savoir de quoi il retournait. Alors qu'elle s'était couchée un soir, morte de fatigue, je me glissai dans sa chambre pour aller regarder sur son téléphone portable. Je sais que ce n'était pas très délicat de ma part, mais là ça commençait tout de même à faire beaucoup. Ce que j'y trouvai me mortifia : la mémoire était pleine de mots d'amours et de rendez-vous avec son ex, celui qui l'avait jetée comme une vieille chaussette deux semaines plus tôt. Apparemment, elle faisait plus que l'embrasser, et ça, ça me mettait dans une colère noire.
Le lendemain matin, je décidai de lui parler directement et de mettre les choses au clair. Je l'attendis donc à la table du petit déjeuner et, lorsqu'elle s'y installa, je lui demandai directement :
« Tu t'es remise avec Benjamin ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Vu ton comportement, tu as un copain, ça ne fait pas un pli.
- Oui, il m'a offert une seconde chance, je l'ai saisie. »
J'étais estomaqué. Une seconde chance ? Ce connard qui l'avait consommée puis jetée ? Mais elle était conne ou quoi ? Et moi, j'étais quoi dans tout ça ? Cette dernière pensée dépassa la barrière de mes lèvres avant que je ne m'en rendis compte. Elle eût l'air blessée, mais elle se reprit très vite et c'est avec un ton très froid qu'elle me répondit :
« Tu es mon frère, qu'espérais-tu ?
- Tu m'as dit que tu m'aimais !
- Tu m'as beaucoup aidé, je te remercie, mais maintenant j'arrive à marcher seule. »
Alors voilà ce que j'étais pour elle : un simple bouche-trou... Hé bien, elle allait voir de quoi était capable un bouche-trou !
CHAPITRE 12 - Du maître chanteur à la triple buse
La première chose à faire était d'identifier ce Benjamin. Ma sœur m'avait parfois parlé de lui, mais elle était toujours restée évasive, tant et si bien que je ne savais pas grand chose sur lui. Le souci était qu'ils se donnaient toujours rendez-vous sur la fac et jamais à la maison. Pour une personne n'ayant que son vélo comme moi, ce n'était pas du tout pratique. J'attendis donc qu'elle dorme, une fois encore, pour aller regarder dans la mémoire de son portable et y trouver le lieu du prochain rendez-vous.
Par chance tout avait été dit sur le texto : au pied de la fac de lettres à dix-huit heures. Il ne me restait plus qu'à y être en avance pour les espionner. Notre père étant un passionné d'ornithologie, le matériel d'espionnage ne manquait pas. Il avait des jumelles, des amplificateurs de lumière, un manteau à la couleur très neutre qui permettait de passer facilement inaperçu, et même une caméra faisant des films en HD avec un très bel objectif doté d'un zoom puissant.
Je pris le bus sous prétexte d'aller voir l'un de mes amis et allais à la fac pour me positionner au bon endroit. Je n'étais jamais venu, mais les visions aériennes que l'on trouvait sur internet me permirent de me préparer parfaitement. Présent une bonne demi-heure à l'avance et caché sous un buisson, je n'avais plus qu'à les surprendre. Une fois que je connaîtrai l'identité exacte de ce connard, j'aurais tout pour me venger. Ma patience paya et je les vis se rencontrer, suivant le tout sur la caméra avec un très bon zoom.
J'étais stupéfait : c'était un des profs de la fac. Je m'en souvenais bien, parce que je l'avais entendu s'exprimer à la télévision locale quelques jours plus tôt. Je l'avais surtout remarqué pour sa voix chaude et agréable, mais ce type avait largement cinquante cinq ou soixante ans. Qu'est-ce qu'il foutait avec ma sœur qui n'en avait pas même la moitié ? Un zoom me permit de bien observer une alliance au doigt. Ainsi, Monsieur était marié et il préférait se taper des petites jeunes. Dans le principe, tant que tout le monde était consentant, je n'y voyais pas d'inconvénient. La différence c'est que là, c'était ma sœur ! Au moins aurais-je du grain à moudre.
La rage au cœur mais attendant pour agir, je les filmai s'embrassant, prenant bien les visages pour qu'il soit facile de les reconnaître. Il se permettait de plonger les yeux dans le léger décolleté de Chloé et même de lui peloter le cul alors qu'ils partaient... Il allait payer ça, et le payer cher ! Un geek en colère ça n'a l'air de rien, mais ça représente un énorme facteur de nuisance. Armé de cela je rentrai à la maison. Il ne me restait plus qu'à me mettre à l'œuvre. Ils allaient le payer, tous les deux.
Une fois de retour à la maison, je me rendis sur le site internet de la chaine locale pour retrouver le nom de ce professeur. Grâce à ça il me fut facile de retrouver via internet et les pages blanches, entre autres, l'adresse du sinistre personnage. Avec le nom et l'adresse, ce fut un jeu d'enfant que de retrouver le nom de son épouse et l'adresse internet de travail de celle-ci. Il ne me restait plus qu'à me connecter sur un fournisseur d'adresse mail via un proxy, de me créer une adresse à usage unique et d'envoyer ainsi anonymement des clichés. Une femme jalouse, voici une bonne vengeance. Il faudrait attendre un peu, mais ce serait parfait.
Chloé était rentrée entre-temps et elle était allée directement dans sa chambre. Il ne me restait plus qu'à aller la voir pour profiter un peu de son visage. Elle qui était si heureuse, elle allait souffrir. En s'approchant de la chambre, ce fut quelque chose de complètement inattendu qui se passa. J'entendis des bruits de pleurs à travers la porte. Je venais à peine d'envoyer le mail, ce n'était donc pas à cause de moi... Que se passait-il donc ? Elle n'était pas heureuse avec lui, alors pourquoi y était-elle allée ?
La nuit était mon alliée, et après avoir beaucoup pleuré, Chloé s'endormit profondément. Je savais où elle cachait son journal intime, il ne me restait plus qu'à y regarder. Ce que j'y vit me terrifia autant que cela me fit rougir de rage : il avait essayé de la « prêter » à des copains ! Pour lui sa sœur n'était vraiment qu'un tas de chair !
Les deux jours suivants, Chloé resta à la maison, morose et muette. J'appris plus tard que le mail anonyme avait marché à la perfection. L'épouse l'avait mis au pied du mur et forcé à rompre toute relation avec celle que j'aimais. J'avais vaincu en un temps record et, le troisième jour, Chloé me fit un sourire timide et un peu mal à l'aise. Elle ignorait totalement mon rôle dans toute l'histoire, mais elle m'expliqua simplement : elle était tombée amoureuse bêtement il y avait quelques temps, il avait fait des photos de nu d'elle dans un moment d'amour et avait décidé de la faire chanter par la suite pour profiter d'elle à volonté. Mais il avait récemment promis de complètement arrêter et de ne plus rien demander. L'histoire nous apprendrait, deux ans plus tard, qu'elle n'était pas la seule et qu'il paierait cher cette infamie.
Mais ne nous avançons pas trop vite. Ma sœur était libérée de son emprise, et elle m'avait sourit. C'était pour moi un soleil qui se levait, et une journée nouvelle et prometteuse qui commençait.
CHAPITRE 13 : Les semailles et la récolte
Les jours qui suivirent furent étranges. C'était une sorte de jeu de chat et de souris entre elle et moi. Au vu des circonstances, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je suis sûr qu'elle avait voulu me protéger, mais j'étais tout de même mal à l'aise. Je pouvais dire, rien qu'à son visage, qu'elle l'était elle aussi. J'étais passé de son frère à son amant, puis elle m'avait rejeté, même si elle ne l'avait pas vraiment voulu. Mais elle ne m'avait rien avoué de la véritable raison, et je n'allais pas lui dire que j'étais allé le voir dans son journal intime. Elle m'évitait donc parce qu'elle se sentait coupable, et moi aussi, parce que je ressentais la même chose, mais pour des raisons différentes.
En geste d'apaisement elle loua un film que nous regardâmes tous les deux le dimanche soir. Son attitude fut purement sororale ce soir là, et je ne m'avançais pas trop. Elle avait sûrement besoin de temps. Vu ce qu'elle venait de vivre, je ne voulais pas la brusquer. La dernière chose que je désirais fût qu'elle m'évita désormais. Mieux valait redevenir son simple frère que de la perdre complètement. Nous nous embrassâmes sur la joue avant de nous séparer pour aller nous coucher.
Les jours qui suivirent son attitude changea encore. Elle devint progressivement de plus en plus nerveuse, irritable. Elle s'énervait pour un rien, criait, puis changeait soudain d'humeur. Elle donnait en tous cas l'impression que j'étais vraiment un monstre. C'est au bout de presque une nouvelle semaine, le samedi alors que les parents rentraient le vendredi suivant, qu'elle m'attendit à la table du petit déjeuner. Elle voulait me parler.
« Dis-moi Marc, tu te souviens de notre première fois ? »
J'étais surpris qu'elle me parle de ça.
« Bien sûr ! C'était vraiment super !
- Pour moi aussi, mais je t'ai entièrement laissé faire... Es-tu sûr d'avoir bien mis le préservatif comme
il le faut ? Tu ne l'as pas perdu en cours de route ?
- Évidemment qu'il était bien mis, c'est pas sorcier ! Et je l'avais sur tout le long. Je l'ai jeté le lendemain matin à la poubelle.
- Et tu n'as eu aucun souci ?
- Bah si, c'était super dur à ouvrir, j'ai du utiliser mon cutter à maquette... Il portait des marques, mais il tenait toujours. »
Elle se prit la tête dans les mains. Je devais avoir fait une connerie, mais laquelle ?
« Marc... Je suis en retard d'une semaine.
- Mais non, c'est pas la peine. Je comprends que tu t'en veuilles un peu mais les excuses c'est pas
pressé...
- Marc, je te parles de mes règles putain ! Je suis enceinte ! Et ça ne peut être que de toi ! »
Elle éclata en sanglots. Ses doigts laissèrent bien vite passer des larmes qui gouttèrent sur sa jupe, formant des taches sombres. Je m'effondrai sur une chaise proche. Enceinte ? De moi ? Mais ce n'était pas possible ! Sauf peut-être si le préservatif avait lâché en cours de route mais... c'était ma sœur, ça ne pouvait pas être arrivé... Mon esprit cartésien le refusait en surface, mais avait déjà accepté l'idée en profondeur. J'étais dans une belle merde. En fait ce n'était pas moi qui était dans la pire situation, mais Chloé.
« Ce ne peut pas être un simple retard ? »
Elle essuya tant bien que mal les larmes qui roulaient sur ses joues, tentant d'affronter la situation avec plus de courage que je n'en aurai jamais.
« Une semaine, c'est trop long, surtout avec les nausées matinales et les sautes d'humeur. »
Sur le dernier point, je pouvais témoigner de leur véracité. Mais que faire ? La meilleure solution serait l'avortement, c'est certain. Sinon comme dire à l'enfant qui était son père ?
« Veux-tu le garder ?
- Quoi qu'on en dise, c'est vivant et c'est en moi... Je ne sais pas... Ce n'est pas juste un truc qui s'efface, tu comprends ? »
Je connaissais bien son avis sur la question. Elle était parfaitement d'accord avec certains avortements, comme ceux qui suivent un viol ou les raisons thérapeutiques. Ici, la raison était différente. Si l'enfant risquait de porter, par son existence même, préjudice à la mère, il était bien plus difficile de statuer quand on était concerné que quand il s'agissait d'un cas purement théorique ou entendu à la télévision. C'est là qu'elle me posa la plus dure des questions.
« C'est toi le père, tu as autant droit de donner ton avis que moi. Et pour moi cet avis a autant d'importance que le mien. Un enfant ça se fait à deux, pas seule. »
La vie de cet enfant était entre mes mains. D'un mot je pouvais sauver une vie ou bien la sacrifier pour le bien d'une autre. Je me retrouvai dans la position d'un dieu, en quelque sorte. Décider de qui doit vivre ou mourir... Ce poids était trop lourd pour moi.
Chapitre 14 : Le cœur a ses raisons
Comment faire ? Comment choisir ? Je savais bien qu'aucune décision ne serait la bonne, qu'il me faudrait faire la moins mauvaise. Laquelle était-elle la meilleure ? Je devais avant tout penser à Chloé.
« Tu ne m'as pas donné ton avis à toi. J'ai besoin de la connaître.
- Je ne sais pas, Marc. Je n'en sais rien.
- Alors, nous avons besoin de temps... Combien en avons-nous ? »
Elle parut réfléchir.
« Le plus tôt serait le mieux. Dans le cas extrême, on pourrait attendre un mois, voir un peu plus, mais c'est trop long. »
Oui : si c'est un avortement qu'il faut faire, alors il ne faut pas attendre. Mais est-ce cela qu'elle souhaite ? Et si l'enfant est gardé, comment faire ? Les questions étaient trop nombreuses. Du temps : voilà ce qu'il me fallait.
Elle me sourit faiblement. Je me rendis compte que cela faisait quelques temps que je regardais son ventre. Mon enfant y était, une vie y poussait et c'était une partie de moi qui grandissait. Cet enfant n'avait pas été prévu, mais n'était-il pas désiré ? Je n'en savais rien. Rien n'était clair, rien n'était simple. Ces politiques que j'avais entendu débattre sur le sujet n'avaient jamais été confrontés au problème, je le savais maintenant.
Nous déjeunâmes silencieusement, nous regardant. Nous étions tendus, nerveux. La journée entière fut faite de ces tensions et de cette inquiétude. Le temps jouait contre nous, ce n'était pas une décision que l'on pouvait repousser à plus tard et c'est pourquoi elle ne nous laissait pas de répit. Le soir vint, et après le dîner nous regardâmes ensemble le film qui passait ce soir-là. Nous avions le choix entre un vieux film de guerre et un film d'amour. Je choisis la seconde option pour Chloé. Elle avait un cœur qui souffrait de devoir faire ce choix, même si c'était peu, je voulais l'apaiser. C'était un film simple, je dirais même niais, dont la principale qualité venait du casting, mais cela faisait du bien de voir des gens heureux.
Tout au long du film, elle se blottit contre moi, et je lui caressai le dos distraitement, en regardant avec elle. Au moment du baiser final, je me tournai vers elle pour trouver ses lèvres entrouvertes en un baiser très doux et très tendre. Je l'embrassai en la prenant dans mes bras, la serrant contre moi.
« Ne me laisse pas seule ce soir. »
Elle avait juste dit ces quelques mots, et mon cœur avait fondu plus qu'en presque deux heures de film. Il se faisait tard, je la raccompagnais à sa chambre où nous nous déshabillâmes pour nous coucher, l'un tout contre l'autre. La douceur et la chaleur de sa peau calma en un instant mes craintes et toute la tension de la journée. Je l'étreignais et sentis la même chose chez elle. Ses muscles tendus se décontractèrent alors qu'elle se laissait aller. Morphée ne fut pas long à nous prendre à son tour dans ses bras. Cette nuit là je rêvai d'amour, de famille, d'enfants qui jouaient, mais la mère n'avait pas de visage. Était-ce Chloé ? Je n'en savais absolument rien.
J'ignore qui réveilla l'autre, mais les premiers mouvements du réveil de l'un arracha l'autre à l'étreinte du sommeil. Nous nous embrassâmes de tout notre cœur, simplement heureux d'être ensemble.
« Je t'aime. »
Elle rougit et se cacha le visage derrière les draps. La rougeur sur son visage la rendait vraiment craquante.
« Tu dis juste ça comme ça, pour me faire réagir.
- Tu es le Soleil quand je suis la Lune. Nous nous tournons autour, mais je ne connais de plus beau moment que lorsqu'une éclipse se forme. »
Elle rougit plus encore, en sortant timidement le visage des draps. Elle me répondit d'abord par un baiser. Il était comme celui de la veille : je pouvais sentir qu'elle y mettait tout son cœur. Ce fut d'une petite voix qu'elle me répondit :
« Je... je t'aime. »
Mon cœur explosa. Elle le ressentait, j'en étais persuadé ! Je la mangeai de baisers et elle se laissa faire en souriant. Je sentis bientôt sa main qui caressait mon érection matinale. Elle souffla à mon oreille :
« Elle est merveilleuse, cette éclipse. Fais-moi l'amour. »
Fou de joie je sautai hors du lit et me précipitai vers ma chambre pour aller chercher un préservatif. Elle m'arrêta juste avant que je n'atteigne la porte.
« Hé ! Marc ! Où vas-tu ?
- Chercher un préservatif !
- Pas cette fois. Je veux te sentir en moi... Je veux te sentir tout entier. Je veux t'appartenir. »
Cette dernière phrase avait été murmurée plus que dite clairement. Elle avait repoussé les draps et s'était allongée, les cuisses légèrement écartées en signe de bienvenue. Mon sang ne fit qu'un tour : je sautai sur le lit, me mis en position et lui offrit ce qu'elle désirait. Je vins en elle sans la moindre difficulté tant elle était prête et pleine de désir.
Alors que je bougeai mes hanches d'avant en arrière, nous arrachant à tous deux des gémissements de plaisir, elle me caressait le torse, le dos, jusqu'aux fesses qu'elle attirait en elle tout en me mangeant de baisers. Je ne tins guère longtemps, mais ça n'avait été ni sauvage ni sportif. Ceux qui cherchent la performance technique ne prennent pas vraiment de plaisir, tout était dans le cœur. Je le compris vraiment ce matin-là.
Je finis par jouir profondément en elle. Je l'embrassai une fois encore et allai me retirer mais elle me retint.
« Non, ne sors pas. Reste en moi. Reste tout contre moi. »
Nous roulâmes sur le côté et je m'allongeai contre elle, l'embrassant et la caressant. Mon cœur était en joie, ses yeux pétillaient. Nous étions heureux
Chapitre 15 : Petits jeux entre amis
Nous fîmes l'amour presque chaque jour qui suivit, et dormîmes ensemble toutes les nuits, puis vint vendredi et le retour des parents. Ce fut un repas de rois auquel nous travaillâmes tous deux et les retrouvailles furent plus que chaleureuses. Nous étions tous les quatre en pleurs et dans les bras les uns des autres. Notre famille est très unie, pour nous un mois c'était vraiment énorme. Chloé n'eût pas besoin de me donner de consigne : notre secret le resterait. L'arrivée des parents marquait la fin de cette parenthèse. Je regrettai que ça doive finir, mais puisqu'un jour ça devait avoir une fin, autant qu'elle soit claire.
Le mois d'août arriva. Papa était instituteur, il resterait toutes les vacances à la maison, mais maman, cadre supérieur, dû reprendre le travail. Un soir, alors que j'étais sur mon PC sur le site de doctissimo, je choisis de raconter mon histoire. Je ne devais pas être le seul à qui c'était arrivé. Je fus très surpris de voir la réaction des autres internautes.
Dans la plupart des cas, ils étaient curieux, mais gênés, mais certains m'insultaient franchement, disant que j'étais contre nature. Je reçu cependant un message privé d'une internaute. Elle disait avoir vécu quelque chose de très similaire et avoir énormément aimé. Elle me conseillait aussi d'aller voir ma sœur et que celle-ci se languissait sans doute de moi.
Nous discutâmes ce soir là par messages privés. Elle m'expliqua que si ma sœur m'avait reproché plusieurs fois de ne pas lui avoir désobéi, et si elle avait globalement agit comme ça, c'est qu'elle désirait très probablement que je la prenne en main. D'ailleurs n'avait-elle pas qu'elle voulait m'appartenir, tout comme si elle était un objet ? Cela me fit voir les choses différemment. Alors que je discutais avec elle, je lis plusieurs histoires de domination qu'il y avait sur le site. Jamais je n'avais pensé à ça, mais cette position de force m'excitait beaucoup. Peut-être était-ce simplement parce que mon ego malmené de geek demandait une revanche. Elle n'était en rien coupable, mais si nous pouvions y trouver mutuellement notre plaisir, que demander de plus ?
Il était tard, je me déconnectai. N'ayant pas envie de me coucher tout de suite, je pris une feuille de papier et écris quelques mots :
« Tu ne porteras pas de soutien gorge sous ta nuisette demain matin au petit déjeuner. Signé : ton maître. »
Je pliai le papier et allai le glisser sous sa porte. Nous verrons bien le lendemain, et au pire elle se moquerait de moi. Je m'endormis après une bonne demi-heure. J'étais vraiment impatient de voir sa réaction le lendemain matin. Je me levai tôt : elle était matinale et je ne voulais pas la rater. Enfilant vite un short de sport, j'allai petit déjeuner. Mince, elle n'était pas encore là !
Mon ventre se mit à gargouiller, signe que quitte à l'attendre, autant le faire en apaisant mon estomac. Après tout j'étais bien venu pour petit-déjeuner. Elle arriva cinq minutes à peine après moi. Elle portait bien sa nuisette et rien d'autre. On voyait parfaitement la forme de ses seins et de ses tétons à travers le tissu, elle ne portait donc rien en dessous. Il était évident qu'ils étaient bien durs et dressés, et au vu de la douceur matinale, ce n'était certainement pas à cause du froid. La chose m'excitait bougrement. Je me glissai dans son dos et vins faire couler mes mains le long de sa poitrine pour aller sous le tissu. Elle me retint.
« Et si papa arrive ?!
- Tu oses désobéir à ton maître ?.. ».
Ce fut comme un coup de fouet pour elle. Elle me libéra les mains et pencha sa tête en arrière pour mieux encore libérer sa poitrine. Cela faisait une semaine que je faisais ceinture... ce qu'ils étaient doux ! Je jouai avec les tétons fièrement dressés. Je la vis alors se mordre la lèvre pour ne pas gémir. Je chuchotai à son oreille :
« Alors Chloé, tu aimes ça ? »
Elle hocha la tête, préférant ne pas ouvrir la bouche. Ses deux mains vinrent saisir les barreaux du dossier. Elle avait fermé les yeux et son souffle était devenu haletant.
« Écarte les cuisses que je puisse voir ton excitation. »
Elle s'exécuta. A mesure qu'elle les écartait, la nuisette remontait et finit par découvrir un sexe aux poils collés par son impatience. Moi qui étais déjà dur comme le roc, cela me donna encore un nouveau coup de fouet !
« Maintenant retire-la entièrement et donne-moi la main, je te ramène à ta chambre.
- Et si papa...
- Obéis ! »
Ma voix était autoritaire, et j'avais du prendre sur moi pour lui donner cet ordre. Ce n'était pas dans mes habitudes. Je fus cependant joliment récompensé. Elle se leva, ôta complètement sa nuisette qu'elle tient sur le bras, et me donna la main. Elle était visiblement nerveuse, à l'affut du moindre bruit. Je la raccompagnai dans sa chambre.
« C'était un test, Papa est parti faire des courses et j'ai effacé son message sur la porte du frigo.
Maintenant dis-moi ce que tu es !
- Je suis ta soumise, ton objet de plaisir. »
Ses yeux brillaient. Ce n'était qu'un petit jeu, mais j'étais très, très joueur.
A suivre...
Signé, Sélénime, sur Doctissimo.fr
Alors, tu vas etre heureux, car il y en a encore autant à publier !
Sélénime est un auteur très doué, et je la remercie encore ici de m'avoir autorisé la publication de son histoire !
Et tu n'"es pas au bout de tes surprises, mon cher Bruno...
En effet, son auteur a beaucoup de talent !
je ne vais pas tuer le suspens.. mais tu le sauras bientot !
Peut.on juger?
Baisers
Merci pour ce joli texte pour rebellion libertine
Vaste question.. Tu ouvres un debat interessant...
Que chacun reponde comme il le pense !
Laisse-toi aller, tu verras, c'est trop bon !