Les Mémoires Libertines de Sophie de R.

Chapitre 33 : Les nuages s'amoncellent

 

J'étais entièrement entre ses mains, je n'avais plus la moindre marge de manœuvre. Si elle avait bien filmé, après ce qu'elle m'avait fait dire, on aurait pu croire à un viol ou quelque chose dans le genre. Si elle révélait cette vidéo à qui que ce fut, elle se couvrait entièrement et rejetait complètement la faute sur moi. Je devais donc faire ce qu'elle me demanderait, quoi que ce fût.

« Qu'attends-tu de moi ? Veux-tu que je quitte Lucie ?
- Oh non ! Reste avec elle ! Tu la rends très heureuse et c'est une excellente amie, c'est tout ce que je désire.
- Mais alors pourquoi fais-tu ça ? »

 

Elle sembla douter un instant, le regard perdu, l'air misérable. Elle s'effondra ensuite sur mon lit, la tête dans les mains, et elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Ce n'était pas feint, j'en étais sûr. Elle souffrait sûrement beaucoup, ce devait être à cause de cela qu'elle me faisait souffrir en retour. Bien que, est-ce que je souffrais vraiment ? Jusqu'ici elle m'avait mis avec la femme que j'aimais, et elle s'offrait à moi sans rien me demander en retour, excepté de ne pas l'abandonner derrière moi.

 

Après avoir longuement pleuré, elle releva vers moi un visage rougi par les larmes.

« Je ne veux pas qu'on m'abandonne, je ne veux pas être seule. Ainsi tu ne peux pas me quitter !
- Mais pourquoi est-ce que je t'abandonnerais ?
- Après que j'ai perdu le bébé, je me souviens bien comment tu t'es détourné de moi !
- J'étais triste, je souffrais, mais jamais je ne t'aurais abandonnée.
- C'est vrai ? »

 

Je la pris dans mes bras et la réconfortais. Elle avait besoin de voir un psychiatre, ça me semblait évident, mais je lui présenterai doucement la chose quand elle se sentirait un peu mieux.

 « Cet enfant, tu le veux ? »

 

Elle me répondit en hochant la tête vivement. Elle guida alors ma main sur son ventre où il grandissait. Les mois qui venaient allaient devenir très compliqués. Tout d'abord parce qu'elle ne pourrait pas cacher cette grossesse indéfiniment, ensuite, parce que cet enfant aurait besoin d'un père, et qu'étant le frère de sa mère, ça allait compliquer énormément les choses.

 

Le pire était pour Lucie : il était hors de question de lui cacher tout ça, mais d'un autre côté j'aurais toutes les chances de la perdre. Je savais que ce serait terrible, mais vivre mon amour avec elle dans le mensonge était tout simplement in-envisageable. Je m'en ouvrais à Chloé et nous prîmes la décision d'aller lui expliquer les choses ensemble. Chloé était sa meilleure amie, moi son petit copain, nous espérions bêtement que tout se passerait bien. Nous n'y croyions pas, mais nous l'espérions tout de même.

 

Ceci ayant été dit, la situation ayant changé, Chloé et moi fîmes l'amour chaque jour restant des vacances. Elle prenait soin d'éviter la moindre goutte d'alcool et de manger équilibré tandis que je m'arrangeais pour qu'elle soit toujours bien. Les parents étaient ravis de voir que nous formions une famille si unie. Ils ne se doutaient en rien de ce qui se passait, ce qui était tout aussi bien.

 

Les vacances arrivèrent enfin à leur terme et le moment tant attendu et tant redouté arriva : je partis avec Chloé pour le dernier weekend avant la rentrée pour aller retrouver Lucie qui n'avait cessé de toutes les vacances de m'envoyer des petits mots d'amour. Nous avions peur tous les deux, mais durant le chemin nos mains ne se quittèrent pas.

 

 

 

 

Chapitre 34 : Séparation... réconciliation?

 

'est toujours la main dans la main que nous montâmes les escaliers qui nous menaient à l'appartement de Lucie et Chloé. Nous nous regardâmes une dernière fois dans les yeux, dernier baiser, il était temps d'ouvrir la porte. Dans mon cœur deux choses étaient claires : tout d'abord je n'abandonnerais pas cet enfant, ensuite je n'abandonnerais pas Chloé, quoi qu'il arrive. Chloé entra la première, je la suivais de près. Lucie vint à notre rencontre tout sourire pour Chloé et son visage changea quand elle me vit. Son pas rapide se fit course et se conclut par un saut dans mes bras et un baiser passionné. Il fallu plusieurs longues minutes pour que nos bouches se séparent. Cela m'avait terriblement manqué. Ce fut Chloé qui entama la conversation :

« Lucie, il faut qu'on te parle, c'est important. »

 

Cela jeta un froid. Lucie me regarda, regarda ma sœur, et me serra la main très fort.

« Il s'est passé quelque chose ?
- Rien de grave au sens où tu l'entends, mais c'est vraiment important. Allons nous asseoir, il va falloir parler. Beaucoup parler. »

 

Nous nous dirigeâmes vers la pièce à vivre et ce fut à nouveau Chloé qui parla. J'avais la gorge nouée et une terrible envie de fuir, mais je devais rester là.

« Voilà, je dois t'avouer que Marc et moi sommes frère et sœur. »

 

Ses yeux s'arrondirent et elle eut la bouche bée quelques instants, puis elle rit.

« Ce n'est que ça ? J'ai cru que c'était un truc horrible ! Il ne faut pas me faire peur comme ça ! Fallait me le dire tout de suite que tu voulais me mettre avec ton frère!
- C'est aussi mon ex...
- Attends ! Tu veux dire que lui et toi vous avez...
- Oui. »

 

Elle eut besoin de quelques instants pour digérer l'annonce.

« J'ai lu que ça arrivait parfois et que c'était plus courant qu'on ne le pensais, mais je n'aurais jamais cru ça ! Mais pourquoi me le dis-tu ?
- Parce que je suis enceinte... De Marc.. »

 

Là elle fut complètement sans voix, elle avait du mal à y croire.

« Tu me fais marcher là !
- Pas du tout, je te jure que c'est vrai.
- Mais depuis le temps qu'on sort ensemble lui et moi, ça se verrait ! Attends... à moins qu'il ne m'ait trompée... »

 

Je la sentais s'éloigner de moi, je ne voulais pas la perdre !

«  Attends Lucie ! Ce n'est pas ce que tu croies !
- Quoi ? Tu étais ivre ? »

 

Ça, c'était une planche de salut ! Je préférais lui mentir une fois que de la perdre à jamais.

« Oui ! C'était il y a deux mois environ. Mon meilleur ami a déménagé avec sa famille en Amérique et je savais que je ne le reverrais jamais. Je sais que c'est idiot, mais on a pris une belle cuite. Comme Chloé le connaissait bien, elle était venue, et on ne se souvient plus de rien, mais toujours est-il qu'on s'est réveillé ensemble... et voilà...
« Un accident ça arrive, mais pourquoi ne pas avoir pris la pilule du lendemain ? »

 

Ce fut alors Chloé qui vient à mon secours, abondant en mon sens :

« J'ai été idiote, je refusais d'y croire, je me disais qu'on avait du juste dormir, et puis une fois le retard constaté je me suis rendu compte que je n'avais pas le courage de tuer l'enfant.
- Mais tu es folle ! Tu te rends compte des conséquences ?
- Ce sera juste un enfant sans père, c'est tout.
- Tu n'aurais jamais du me le dire !
- Marc et moi nous nous sommes dit que votre relation devait se baser sur la confiance. »

 

Elle se tourna alors vers moi.

« Tu sais que je ne suis pas jalouse, Marc. Tout ce que je veux, c'est que tu sois heureux, mais là c'est trop pour moi. Je vais avoir besoin de temps pour réfléchir. Chloé, je ne pourrai pas le faire si tu es toujours là. Rentre chez toi s'il te plaît, ça te fait une demi-heure de route aller pour la fac, je sais, mais j'en ai besoin.
- Je comprends, nous repartons, mais n'oublie pas qu'il t'aime. »

 

J'avais la gorge terriblement nouée, je ne pouvais rien dire. Il n'y avait de toute façon rien à ajouter. Nous repartîmes tous les deux en voiture vers la maison. Un problème de travaux fut l'excuse, et elle réintégra sa chambre. Je restai dans la mienne, à croiser les doigts jusqu'à les faire blanchir, en souhaitant que Lucie veuille toujours de moi.

 

Je décidais d'être romantique, espérant que ça l'atteindrait. Je pris du papier, ma plus belle plume (la seule en vérité), et je lui écrivis une longue lettre, lui disant combien je tenais à elle. Elle fut postée le lendemain matin, et ne fut pas la seule.

 

Chaque jour, j'écrivais une nouvelle lettre et la postais, y mettant tout mon cœur. Le mercredi soir, alors que j'attendais de voir si elle se connecterait, comme tous les soirs, je vis ma sœur se connecter et me demander une discussion par webcam. Ne comprenant pas pourquoi j'acceptais. Elle m'offrit un superbe strip-tease de la pièce d'à côté.

Ce soir-là, la lettre fut plus érotique. Une semaine et demie durant, elle me fit le coup chaque soir, et mes lettres à Lucie s'en ressentaient, devenant de plus en plus chaudes.

 

Ce fut deux semaines et demi après notre dernier voyage à la ville que je reçu enfin une réponse, elle tenait en quelques mots :

 

« Viens ce week end avec ta sœur. Je t'apprendrai ce qu'il en coûte de me chauffer à blanc ! »

 

 

Jeu 4 nov 2010 6 commentaires
Déjà publiée ? ? ?
Lolita - le 04/11/2010 à 14h55

Euh, que veux-tu dire par là ???

Sophie de R.
de plus en plus palpitante cette histoire. vivement la suite
brunobi - le 05/11/2010 à 13h33

Elle viendra.... Mais ce sera la fin !

Sophie de R.
Cette histoire est geniaaaaaaaaaaaaaaale !! je la kiffe toujours autant. Pas de fin bientot, j'epsère?
Laetitia - le 06/11/2010 à 15h16

Helas si, elle ne saurait tarder !

Sophie de R.
il me semble que tu la deja publié mais j aime toujours autant cette magnifique histoire
romain57 - le 07/11/2010 à 10h12

Merci de me l'avoir signalé.. Problème réglé !

Sophie de R.
Tout comme Romain57, je pense que tu as déjà publié ce passage
Lolita - le 08/11/2010 à 08h24

Je vais verifer ! je suis un peu fatiguée en ce moment !

Sophie de R.
Tu seras de toutes les manières pardonnée par avance.
Lolita - le 10/11/2010 à 18h06

Merci, tu es trop gentille avec moi. MAis là, c'est la fin connue à ce jour...

Sophie de R.