Les Mémoires Libertines de Sophie de R.
Bref intermède culturel...
Ce bon Pierre Corneille me pardonnera-t-il jamais d'avoir ainsi honteusement dévoyé la tirade qu'il
fit prononcer à Don Diègue, père du Cid ?
Onan ! O désespoir ! O vieillesse ennemie !
N'aurais-je donc tant vécu que pour cet infâme vit*?
Et n'ai-je donc parcouru tous ces recoins culiers
Que pour voir maintenant flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu'avec envie, toutes les femmes admirent,
Mon bras, qui tant de fois a comblé mes désirs,
Tant de fois raffermi un muscle en désarroi,
Renie notre accord et ne fait plus rien pour moi.
Que me reste-t-il donc, hormis mes souvenances,
Que je me dois de taire, rapport aux convenances?
Il n'empêche, il n'y a guère, tel un Priape érigé,
Un regard de braise et j'étais tout dressé.
Ah ! S'ils avaient la parole ces beaux croupions
Ils vous témoigneraient des joies que nous avions.
Mais à présent,si je veux atteindre l'orgasme,
De ma plume seulement viendra le spasme.
Ce pauvre verbiage en forme de tirade
Servira d'épitaphe à ma débandade!
Mais seulement quand je vous aurai prévenu.
Car, pour l'instant, je dois aller offrir mon cul !!
*vit : bite, queue, en français ancien.
Il a un talent fou, cet homme... et pas que pour l'ecriture...
Un de tes nombreux talents...
Genial, oui tu veux dire.. quel talent !