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  • Sophie de R.
  • Les Mémoires Libertines de Sophie de R.
  • J'aime la vie et ses plaisirs, surtout ses plaisirs libertins... Qu'existe-t-il de meilleur que de faire l'amour ? Rien, selon moi !

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  • Les Mémoires Libertines de Sophie de R.
  • : Les Mémoires très Libertines de Sophie, Marquise de R. Je vous livre mes mémoires érotiques, mes rêves, mes fantasmes très débridés que je vous invite à partager dans ce blog. Je compose aussi mes propres récits, selon mes fantasmes les plus intimes.
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Bises libertines,
Sophie

La maison hantée

Cette histoire est plus sensuelle et dans un registre different des autres...

Prenez un plaisir mystérieux à la lire...

 

 Je rassemble devant moi, assiettes et couverts. Le repas du soir est terminé depuis déjà dix à quinze minutes. Nous bavardons de choses et d'autres en cette fin de journée du mois d'aout. Jean mon mari et ses parents, Jeanne et René eux, aimeraient pouvoir tenir dans leur bras un petit-fils ou une petite fille. Je souris et comprends leur attente, mais cela n'est pas encore dans nos projets. Il fait lourd et chaud, le temps est incertain, un orage pour cette nuit n'est pas à exclure nous dit René en regardant sa femme.

 

Avec Jean, nous sommes chez ses parents depuis huit jours. Nous devons passer une quinzaine de jours pour les vacances. Passer deux semaines de vacances au milieu de la forêt de Tronçais n'est pas pour me déplaire. Au contraire, la région est très agréable, la forêt et les nombreux lacs offrent une multitude d'activités de plein-air, baignades ainsi que de longues et belles promenades. Mais aussi le bonheur d'être en famille, avec ceux que l'on aime.

 

Mes beaux-parents vivent dans cette ancienne ferme isolée au milieu de nul pars depuis une quinzaine d'années déjà, depuis leur retraite exactement. Située avec deux ou trois autres fermes au centre de vastes champs de blé, eux-mêmes proches de l'immense forêt tout autour, l'isolement, la tranquillité et le silence sont exceptionnels. Leur seul voisinage, outre les animaux sauvages, cerfs, biches et sangliers est un couple de céréalier qui occupe une autre ferme beaucoup plus loin. En fermage, c'est eux qui cultivent tout le blé qui pousse tout autour de la maison.

« Restez assise Jeanne, je vais débarrasser, reposez-vous. »

 

Je me lève et prends les assiettes et couverts que j'emmène dans la cuisine, je les dépose sur l'évier. Retournant au jardin où nous venions de manger, je croise Jean. Nous échangeons un rapide petit baisé. Mariés depuis trois ans, nous sommes de plus en plus amoureux l'un de l'autre. Il va à son tour en cuisine déposer les plats qu'il tient sur l'évier. Je finis de débarrassée la table. Jeanne et René mes beaux-parents assis dans le jardin regardent la campagne silencieuse devant eux. Je croise de nouveau mon mari dans le couloir. Un nouveau et rapide petit baisé du bout des lèvres. 

« Tu me rejoins à la ferme, ... Comme ce matin ? me dit-il tout bas en me souriant.

- Maintenant ? Attends, je dois remplir le lave-vaisselle et ranger un peu. Mais, je te rejoindrais après m'être douchée et changée. 

- J'ai envie de toi. Ne me fais pas trop attendre mon amour sinon ... Je te le ferais payer ! Je t'aime, me dit-il en souriant et en m'embrassant.

- Il te faudra apprendre à être patient mon chéri ou à être beaucoup plus sévère. Je ris doucement.

- Ne me tente pas mon amour, tu pourrais amèrement le regretter. Surtout ne dis rien à mes parents. »

 

Je réponds par un petit baiser sur le bout des lèvres. Il me laisse seule. Je charge le lave-vaisselle, et commence à ranger la cuisine. La ferme où je dois le rejoindre est celle toute proche, inhabitée depuis des dizaines d'années. Elle est au fond d'une sorte de petite dépression, entourée d'arbres, pratiquement invisible pour ceux qui n'en connaissent son existence. Ce matin, Jean me l'avait fait visiter entièrement. Nous y avons fait l'amour, allongés sur le parquet d'une des chambres vides du haut. Ses parents gardent depuis des années la clé que leur ont confiée les propriétaires vivant eux dans la région parisienne. De temps en temps, une ou deux fois l'an, des personnes envoyées par les propriétaires, demandent à la visiter pour un éventuel achat qui ne se fait jamais. Jean, avait subtilisé la clé toujours accrochée au même endroit. Je mets en route le lave-vaisselle et monte dans notre chambre.

 

Avant de le rejoindre, je veux me changer. Je me dépêche, dix à quinze minutes plus tard, je suis prête. Une rapide douche et j'ai passé une simple robe en Vichy de couleur bleue. Je veux souhaiter une bonne soirée à Jeanne et René qui doivent être au salon. Seul René écoute et regarde la télévision, attendant les informations de vingt heures.

 

Jeanne, quant à elle, prend le frais juste à côté, dans un des fauteuils en rotin du jardin. 

« Vous ne regardez pas la télévision Jeanne ?

- Cela ne m'intéresse plus guerre, tu sais. Vous allez surprendre les animaux ?

- Oui, nous allons le long de la route jusqu'au croisement du diable. Il me dit que nous verrons certainement des cerfs et des biches.

- Vous aurez de grandes chances d'en apercevoir. Surtout à cette heure, ne rentrez pas trop tard. Prenez la chienne avec vous, elle a l'habitude d'être silencieuse avec les animaux. »

 

Je souriais. 

« Je vous souhaite une bonne soirée Jeanne. Bonsoir René. 

- Toi aussi Sandrine bonne promenade et attention, il risque d'avoir de l'orage cette nuit. »

 

Je laisse mes beaux-parents et quitte la maison après avoir mis mes sandales. La chienne n'est pas dans la cour. Jean a dû la prendre avec lui. Contrairement à ce que je venais de dire à Jeanne, je ne tourne pas à gauche sur le chemin pour rejoindre la petite route qui se dirige ensuite vers la forêt. Non, je tourne à droite le long du bâtiment de l'ancienne grange en direction de l'ancienne ferme inhabitée. Comme beaucoup de personnes de cette région de France Jeanne croit vraiment aux légendes, aux superstitions moyenâgeuses qui sont encore très vivaces et nombreuses ici. Pour elle et pour beaucoup de monde cette ferme, cet endroit sont empreint de légendes, de souvenirs tous plus terrifiants et monstrueux, plus horribles les uns que les autres.

 

« Cet endroit m'avait-elle répété plusieurs fois à voix basse, comme on confie un secret, cet endroit avait été le théâtre de disparitions inexpliquées durant des siècles. Des dizaines et des dizaines de jeunes femmes avaient mystérieusement disparu. Il ne fallait jamais si rendre seule. Surtout ne jamais réveiller les souvenirs monstrueux des esprits démoniaques qui hantent encore les lieux, » disait-elle.

 

De très bonnes raisons pour que j’aille visiter et revisiter cette ferme et ses alentours. Je souriais. J'eus du mal à imaginer sa réaction, et ce qu'elle aurait pu dire ou penser si elle avait su que ce matin, j'avais fait l'amour dans cette ferme. En plus, j'étais bien décidée de le refaire une nouvelle fois ce soir. Elle en serait très certainement horrifiée. Je souriais intérieurement à cette pensée.

 

Le chemin, après avoir dépassé les bâtiments du corps de ferme descend en pente douce entre deux champs de blé. Les blés, presque murs sont couleur, or. La cime des épis ondule doucement sous l'action d'une légère brise, semblable à la surface de l'eau sur un lac. Des insectes de part et d'autre du chemin cachés dans les blés font entendre leur présence. Des oiseaux, des hirondelles frôlent la cime des blés en volant par couples et en lançant de petits cris stridents.

« Certaines nichaient dans la grange et revenaient chaque année au même endroit, » m'avait dit René en me montrant les nids.

 

J'aperçois maintenant le toit de tuiles rouges et le mur gris du bâtiment d'habitation ainsi qu'une des deux granges. Encaissée dans un vallon du terrain, elle n'est pas visible. De plus, quelques arbres en cachent la toiture. Je me retourne pour voir notre maison. Seule une partie de la toiture de la grange m'apparait encore. Au loin, le clocher de Saint-Bonnet sonne, un chien aboie, un autre lui répond encore plus loin. Je devais être maintenant a mis chemin. Je n'ai pas pris de montre. Il doit être vingt heures pensais-je.

 

Le soleil est encore haut sur l'horizon. Je regarde la maison, une seule fenêtre aux volets clos donne sur cette façade. Je crois me souvenir que ce devait être celle du couloir. Les chambres, au nombre de trois donnent toutes sur le devant, sur la cour de la ferme.

 

«Soudain, je prends conscience d'un changement. Quelque chose vient de se passer, de changer. Je ne pus dire quoi. C'est imperceptible. Il me fallut plusieurs minutes pour me rendre compte que l'on entend plus le bruit des insectes, ni celui du vent ou les cris des hirondelles. Il n'y a plus de bruit, plus d'hirondelles, plus de vent, juste le silence. Il n'y a que le silence, et le froid. La température devient plus fraiche fur à mesure que je descends vers le fond du vallon. Le petit lac un peu plus loin que je ne peux voir et la proximité de la forêt en étaient certainement la cause. Nous n'avions pas été jusqu'au lac le matin avec Jean. Certainement, le fameux lac dont le fond devait être tapissé des cadavres des jeunes disparues. D'après bien sur les croyances de ma très chère belle-maman. Je souris a cette pensée.

 

Maintenant, ayant juste ma petite robe bleue, les bras nus, j'ai un peu froid. Je regarde si j'aperçois la chienne toute en faisant le tour du bâtiment. Elle n'est pas dans la cour, ni nulle pars. J'avance dans la cour. Des herbes hautes ont envahi une partie de la cour notamment contre les murs. Je pense qu'un cultivateur, certainement le céréalier devait entretenir de temps en temps la cour et les abords en débroussaillant avec son tracteur.

 

J'avance vers la porte d'entrée. Il y a trois marches en pierres volcaniques noires. Les marches semblent usées par le temps et les passages. J'actionne la poignée, déclenchant un léger bruit métallique qui résonne dans la maison vide. La porte s'ouvre, je m'avance dans la minuscule entrée. J'appelle doucement.

« Jean ...

- Jean, tu es là ?.. ».

 

Je n'obtiens aucune réponse. Il devait forcément être là. Ce matin, je me souvenais de l'avoir vu fermer la porte avec la lourde clé en fer. Je referme la porte derrière moi. La maison rarement ouverte est glaciale et sent la moisissure. La clé n'est pas sur la porte. Il a dû la garder avec lui, certainement.

« Jean... « 

 

Un léger frisson parcourt mon corps. Je regarde devant moi les escaliers vides. Sur la gauche, la cuisine est ouverte. Au sol, le carrelage n'a pas dû être nettoyé depuis un siècle. Il est difficile d'en deviner les couleurs d'origines. À droite, la porte qui donne sur ce qui a dû être un salon est fermée. Je l'ouvre. La pièce est vide. Comme dans la cuisine, les volets sont fermés. Il y a encore suffisamment de lumière du jour qui passe au travers des volets pour pouvoir voir correctement. Cette lumière accentue le coté mystérieux et étrange des pièces vides de meubles. L'eau et l'électricité ont été coupées depuis bien des années. Je regarde le haut de l'escalier. J'appelle une nouvelle fois doucement. 

« Jean ? »

 

Il refuse de répondre. Il doit m'attendre en silence dans une des pièces de la maison. Il sait très bien que j'aie forcément un peu peur, que je ne suis pas entièrement rassurée. Peur, qui ne fait qu'accentuer mon désir. Ce matin, il m'avait raconté des horreurs sur la maison pour me faire frissonner. Moi, qui adore les films d'horreur, qui aime avoir peur, la peur m'excite, j'étais comblée. Je quitte une à une mes sandales. Le sol est glacé. Je passe les bretelles de ma robe sur les bras. Elle glisse le long de mon corps et tombe en corole autour de mes pieds.

 

Petite et mince, ma peau est légèrement brune. Les cheveux noirs, sont coupés très courts, un peu comme ceux d'un garçon. Les yeux noirs, toujours souriants, je suis très légèrement typée, suis mignonne sans plus. Je baisse ma petite culotte blanche le long de mes hanches et l'accompagne jusqu'aux genoux. Elle glisse seule jusqu'au sol. Je la dégage de mes pieds. Nue, entièrement, je regarde le haut de l'escalier. Ma peau se couvre de minuscules petits boutons de froid. Je frissonne. Mes seins, légèrement plus clairs que le reste de mon corps se couvrent eux aussi de chair de poule. Je frissonne, de froid, de peur, du désir naissant.

 

Je pose doucement le pied sur la première marche en bois. Malgré mon extrême prudence et attention, le bois craque sous mon poids. Je tremble. Je monte le plus lentement possible. J'essaie de ne faire le moindre bruit, d'être silencieuse. Je me retourne, regarde vers le bas, vers la porte d'entrée. Mes vêtements sur le sol paraissent incongrus. Le désir commence à naitre, à se faire ressentir au creux de mon ventre.

 

Jean allait être surpris et très certainement content de me voir entièrement nue. Ma poitrine, petite et ronde laisse deviner de petites veines bleues sous la peau fine et translucide sous les seins. Les tétons devenus légèrement plus ferme par le froid et la peur deviennent plus sensibles, presque douloureux. J'ai du mal à respirer, a déglutir. La situation me plaît, m'excite. J'atteins le palier supérieur. Un couloir donne sur deux chambres à gauche et une petite salle de bain derrière moi, juste au-dessus de l'escalier. À droite, une seule chambre, toutes les portes sont fermées. Je vais devoir ouvrir chacune d'elle tour à tour. Je respire plus vite, j'ai peur.

 

J'ouvre doucement la porte à droite, près de moi. La pièce est vide. J'avance doucement jusqu'à la fenêtre. Le plancher craque. N'ayant pu refermer la porte d'entrée à clé. Je crains qu'il ne soit pas dans la maison, qu'il attende caché à l'extérieur. Je ne sais pas, ou qu'une autre personne puisse rentrer dans mon dos. Non, je ne dois surtout pas penser aux histoires de Jeanne, ou celles encore pires qu'il m'a racontées ce matin. Je regarde la cour à travers les rayons des volets. Pour ce que je puisse en voir, la cour me semble vide. Je cherche et ne vois toujours pas la chienne.

 

Je reviens vers le couloir. Je referme doucement la porte. J'avance et dépasse l'escalier. Je tourne sur la gauche pour ouvrir la salle de bain. Je prends mille précautions. Je voudrais le surprendre moi aussi. La porte de la salle de bain s'ouvre. Il y a une vieille baignoire sabot en fonte émaillée, elle est usée, recouverte de poussière jaune ou de rouille. Un WC et un lavabo d'un autre âge, d'une autre époque. Le carrelage et les faïences ont dû être de couleur blanche, il y a longtemps, très longtemps de cela.

 

Le sol est glacé. Je fais quatre à cinq pas jusqu'à la fenêtre. Personne dans la cour ni même la chienne qui devrait être là. Je me retourne et fais face au miroir du lavabo. Il est recouvert de salissures de poussières, le tain a disparu à plusieurs endroits. Je n'ose pas de suite regarder mon reflet, j'ai peur de voir quelqu'un, quelque chose dans mon dos. Je suis idiote. Moi, et mon gout pour les films d'angoisse et d'horreur me voilà à réagir comme si j'avais quinze ans. Bien sûr, je ne vois personne dans mon dos. Je me surprends à en être soulagée, décidément ! Je sors de la salle de bain.

 

J'ouvre la seconde chambre. Elle est vide, il n'est pas dedans. Il m'attend dans la dernière chambre, la plus grande. Celle où nous avons fait l'amour ce matin. Je m’en doutais un petit peu. Mon cœur bat plus vite, je respire plus difficilement. Je m'avance vers la porte. Je ferme les yeux. J'ouvre doucement la porte. Il doit me voir nue pour lui. Il doit regarder ma poitrine, mon ventre sur lequel il aime poser son regard, ses mains, sa bouche. Mes cuisses et mes jambes qui s'ouvrent pour lui au moindre regard, a la moindre sollicitation de sa part. Mais qui savent se refermer autour de son corps de ses reins, qui l'encerclent, le serrent de toute leur force lorsque le besoin s'en fait sentir. J'imagine son regard sur moi à ce moment.

 

Je garde les yeux clos. Il doit poser ses yeux au bas de mon ventre. Regarder, encore et encore son petit abricot doré comme il aime à appeler ma petite fente lisse et douce. Un petit fruit doré, ferme et tendre, a la chair si douce, si onctueuse et juteuse. Je m'avance doucement en gardant les yeux fermés. Je l'imagine alors dans mon dos. Regarde-t-il mes reins, mes fesses sur lesquelles il aime poser ses mains, ses yeux ?

« Son petit trésor », comme il dit.

 

Celui dont il est si fier lorsque des hommes, des inconnus se retournent dessus. Petit trésor jusqu'ici intacte, qu'il a su garder jalousement. Souvent, il l'a convoité, sollicité avec empressement certaines fois. Mais voilà, jusqu'ici, il a toujours repoussé cette échéance à la prochaine fois.

 

Je ne fais que quelque pas dans la pièce que je sais vide. J'ouvre les yeux. Je regarde autour de moi. Je suis seule. Je vais jusqu'à la fenêtre. La cour est désespérément vide. Dans la pièce du bas derrière la cuisine, oui, c'est ici qu'il doit m'attendre. Je ne suis pas déçue, enfin si un petit peu. Mais, cela ne fait que reporter de quelques instants le moment fatidique où je vais fondre dans ses bras. Le désir en est que plus grand. Je sors de la pièce et referme la porte. Mes vêtements sont toujours sur le sol devant la porte d'entrée et les escaliers.

 

Je descends doucement. Je lui en veux un peu. J'ouvre et regarde de nouveau dans le salon. Je passe dans la cuisine. En face à côté d'une cheminée monumentale se trouve une porte. Le sol de la cuisine est glacé. J'avance et ouvre la porte de la dernière pièce. Le cœur battant le souffle court. J'ouvre, il n'y a personne la pièce est vide. Je ne suis pas seule dans la maison ? Je me retourne et vois devant moi la porte de la cuisine avec mes vêtements sur le sol, sur la gauche une porte entrouverte. Celle des escaliers menant à la cave, escaliers situés sous ceux des chambres. Je n'ai pas trop envie de faire cela dans la cave. Je m'approche et ouvre la porte. J'appelle doucement :

« Jean...

- Jean, tu es là ?…. »

 

Les escaliers sont en pierres. Il fait très sombre malgré un tout petit soupirail, juste devant, sous la porte d'entrée. Je n'ose pas descendre, j'ai froid aux pieds, le sol est glacé. Je me mords les lèvres. Je regarde en bas dans la cave. Je m'accroupie pour regarder la cave. Il fait trop sombre. 

« Jean ... Tu es là ? »

                                                     

Il me semble avoir entendu un très léger bruit. Il exagère tout de même. Je me relève, et pose mon pied sur la première marche en pierres de la cave. Je tremble, je frisonne, j'ai froid. J'ai un peu peur. Il fait si sombre. Mon corps doit se détacher dans l'embrasement de la porte malgré la faible lumière dans la cuisine. Je descends très lentement marche après marche, laissant mes yeux s'habituer progressivement à l'obscurité de la cave. Je ne vois rien, c'est noir sombre, je ne distingue rien. J'entends un léger bruit, j'en suis sûr. Ma voix tremble.  

« Jean... C'est toi ?…. »

 

Suis-je conne, cela ne peut être que lui, bien évidement. Un faible grognement me répond. Je suis rassurée. À voix basses, je l'appelle.  

« Tu es où je, ne te vois pas. »

 

Je continue de descendre doucement, une main sur la rampe en fer. Je pose à chaque fois avec précautions le pied sur la marche inférieure. J'ai peur de marcher sur un petit caillou ou au pire un morceau de verre, un tesson de bouteille. Je ne vois rien. Je regarde le soupirail. Il n'est d'aucune utilité dans le soir naissant. Je fronce les yeux pour distinguer quelque chose ou quelqu'un, Jean bien sûr dans l'obscurité de la cave.

 

Sous mes pieds, la nature du sol à changer. Ce n'est plus la pierre des escaliers, mais la terre battue de la cave me semble-t-il. Je regarde la cave à droite, celle sous la cuisine. Il fait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit. Celle de gauche qui doit être sous le salon, l’ouverture n'est qu'un trou noir. Je me tourne à droite pour essayer de distinguer quelque chose. Ma voix tremble.

« Jean ? »

 

Je pousse un cri. Il vient de m'attraper par les épaules et me tire dans l'obscurité complète de la cave dans mon dos, celle sous le salon. Je le sens dans mon dos. Il me tient par les épaules et pose une main sur mon visage, ma bouche. Il me déplace, j'ai peur de marcher sur du verre, je n'ose pas appuyer trop fort sur le sol. Je ne sais plus où je suis, l’obscurité est totale. Il est devant moi maintenant, je ressens quelque chose derrière contre le haut de mes cuisses. Je touche, je comprends que c'est une table en bois. Il me pousse, je résiste. Je respire plus vite. Je l'entends respirer, je le sens contre moi. Il me pousse contre la table. Je vais tomber. J'ai peur. Je touche la table des mains.

 

Je comprends ce qu'il veut. Ses deux mains se posent sur ma taille. Il me soulève. Je me retrouve assise. Il pose une main sur mon cou. Me force à m'allonger. Je tiens les bords de la table. La table est sale, pleine de poussière. Quelque chose qui était dessus tombe sur le sol. Il est devant moi. Entre mes jambes. Sa main toujours sur mon cou me tient allongée sur la table. Il respire fort. Je ne vois rien. Je me tiens toujours aux bords de la table. Ma voix tremble de désirs. 

« Jean ... Je t'en prie, doucement. »

 

Il ne me répond pas. Il garde le silence. Seule, sa respiration est audible. Il ne bouge pas, me tient toujours par le cou. Nous restons ainsi sans bouger, sans échanger le moindre mot quelque instant. Puis, son autre main se pose sur mon visage. Ses doigts, sa main parcourent mon visage, ma tête. Il passe sur mes cheveux doucement, mon front, mes oreilles, mes yeux, mon nez, ma bouche, comme le ferait certainement un aveugle. Il passe et repasse sur les aspérités du visage des lèvres comme pour en connaitre chaque détail.

 

C'est étrange. Je ne dis rien, me laisse faire. Je le sens entre mes genoux, mes cuisses. Il est nu lui aussi. Il est entre mes genoux debout contre la table où je suis couchée. C'est autour des épaules, des bras d'être ainsi toucher, explorés. Sa main va jusqu'aux miennes qui tiennent toujours le bord de la table. Puis, c'est au tour de la poitrine des seins du ventre d'être ainsi touchés. Je ferme les yeux malgré l'obscurité. Il palpe mes seins l'un après l'autre en cherche les bouts, revient dessus, dessous, jusque sous les bras. Je ne bouge pas, ne me débats plus.

 

Doucement, la main qui me maintenait le cou sur la table se relâche. Comme s'il n’avait plus peur que je veuille me lever. De nouveau, mes seins sont explorés, palpés, soupesés. Je ne bouge toujours pas, me tiens sur les bords de la table. L’obscurité est totale. J’essaie de distinguer quelque chose sur la droite ou à gauche, en vain. Son corps penché sur moi, doit me cacher l’ouverture de la cave et le soupirail. Ses mains se posent sur mon ventre, viennent de part et d’autre sur ma taille, il me soulève un peu. Elles glissent dans mon dos, comme s'il voulait connaitre chaque centimètre carré de ma peau. Je me laisse faire, c'est agréable, même si la sensation est si étrange. Mes cuisses, mes genoux, mes jambes et mes pieds sont eux aussi tour à tour explorés un à un. Il soulève mes jambes, et pose mes pieds sur le bord de la table. Il repose une main sur mon cou, comme pour être sûr que je ne bouge pas. Je sens qu’il se recule un peu. Je retiens ma respiration.

 

L’attente me semble interminable. Un de ses doigts vient d'écarter mes lèvres intimes. Je me tends. Je retiens mon souffle, ma respiration. Il cherche mon clitoris, appuie, je gémis doucement. L'exploration, l’attouchement est aussi précis et minutieux que sur mon visage. Je ne bouge pas, ne bouge plus. Je mords mes lèvres. Il touche la vulve, le périmé jusque sous et entre les fesses. Pour moi, c’est une caresse toujours délicieuse. Mais cette fois, c’est étrange, je la trouve agréable mais aussi extrêmement gênante. J'ai l'impression de subir un examen ou une visite médicale qui serait effectuée par un toubib aveugle. L’obscurité, le lieu, la tentions bouleversent mes sensations premières, je ne sais plus.

 

Je suis toujours maintenue sur la table par le cou. Ma respiration s’emballe. Une main est posée ouverte entre mes cuisses. Je serre les bords de la table. Il appuie à peine, il bouge de bas en haut doucement. Je voudrais refermer les genoux, les jambes. Il est certainement penché sur moi, son corps m’empêche de le faire. J’essaie un très court instant sans y parvenir de me soustraire à la caresse si précise. Mais, je ne suis plus sûre de vouloir réellement me soustraire à cette caresse. Au contraire, la paume de sa main n’est pas plaquée, appuyée sur ma chair. Elle est juste posée, effleure à peine  les terminaisons nerveuses de mon sexe. C’est délicieusement insupportable. J’essaie en vain de soulever le ventre le bassin pour ressentir beaucoup plus le contact de sa main contre moi. Je serre la table, je pousse sur les talons, mon ventre se lève au-devant de la caresse. Je gémis, je voudrais qu’il me prenne là, maintenant. Je voudrais qu’il me pénètre de ses doigts de son sexe, mais qu’il cesse ce supplice de tantale.  Je murmure :

« Fais-le. Je t’en supplie prend moi. Fais-le. Baise-moi, baise moi maintenant, je t’en supplie Jean. »

 

Ma voix tremble. Je me tends vers lui. Je l’enserre de mes jambes, son corps est froid. Je gémis. J’ai tellement envie d’être pénétrée, là maintenant, dans cette cave obscure. J’en ressens le besoin dans tout mon corps. Ma respiration saccadée s’accélère, devient plus forte plus bruyante. J’ai envie de lui. J’ai envie de faire l’amour.

Je le supplie à voix basse :

« Je t’en prie, je t’en supplie baise moi, prends-moi, viens, viens. Je te veux. »

 

Je repose les pieds, les talons sur la table. Je me tends une fois, deux fois, trois fois. Je retombe sur la table, la respiration saccadée. Je mords mes lèvres. Sa main, inlassablement, continue ses petits mouvements de bas en haut sans jamais vraiment être plaquée contre moi. Il lâche mon cou. La main qui me tenait par le cou se pose sur ma poitrine. Je regarde dans l’obscurité. Ma tête vient à droite, à gauche. J’abandonne, la lutte est inutile. Je sais qu’il me prendra que lorsque lui, le voudra. Je me concentre sur ses caresses. J’ai l’impression que ses mains sont froides, son corps est froid. Mes seins sont tour à tour pressés doucement. Je gémis, j’essaie encore deux ou trois fois de venir au-devant de sa caresse. Je retombe. Je suis épuisée, cela ne sers a rien.

 

Enfin, il me prend par la taille. Me soulève et me tire vers lui. Je passe mes jambes autour de son corps. Je serre la table, ouvre la bouche. J’essaie de contrôler mes émotions, ma respiration. Son corps est froid. Je gémis plus longuement, en ressentant ce qui ne peut être que son sexe humide contre mes lèvres. Ses mains me tiennent par la taille au-dessus des hanches. Je l’enserre, je le serre de mes jambes. Il est sur le point de me pénétrer, de venir en moi. Je ferme les yeux. Je ressens mes chairs qui cèdent sous la poussée de son sexe.

 

Soudain… Les aboiements de la chienne me font sursauter de peur. Je pousse un cri de stupeur. Je pense d’abord qu’elle est présente dans la cave avant de comprendre qu’elle hurle ses aboiements par le soupirail.

« Jean, où es-tu ? Jean ? »

 

Je viens aussi de prendre conscience qu’il m’a lâchée juste au moment où la chienne a aboyé. Je voudrais hurler, pleurer. J’enrage contre cette maudite chienne. Je ne ressens plus mon mari. Je distingue maintenant la légère lueur du soupirail devant moi.

« Jean, reviens, je t’en prie finissons…

- Jean, je t’en supplie… »

 

Je hais cette chienne. Pourquoi c’est elle mise à aboyer de la sorte dans le soupirail, comme si elle avait senti un danger ou avez vu le démon en personne ? Je l’ai maudit. Je suis effondrée. Je me sens frustrée, je voudrais hurler, je suis si mal. Je me relève contre la table.

« Jean, viens m’aider s’il te plaît, je ne vois rien. Rentrons maintenant. Jean… ? Tu es là ? »

 

Aucune réponse de sa part. Il a dû monter frapper la chienne ou je ne sais pas. Je ne l’entends plus depuis ses aboiements furieux de tout à l’heure. Comme si elle sentait ce qu’il allait se passer. Qu’elle en était jalouse. Je suis furieuse. Je la hais. Je parvins à atteindre les escaliers en me guidant sur la faible lueur émanant du soupirail.

« Jean ? »

 

Je suis vraiment furieuse contre Jean, contre cette chienne. Je retrouve mes vêtements où je les avais laissés. Je me rhabille et remets mes sandales.

Tout haut je dis :

« Jean, si tu es dans la maison, je rentre. C’est trop tard, je n’ai plus envie, salut. »

 

Je sors en claquant la porte. Je ne vois ni n’entends la chienne. Je prends le chemin en direction de la maison. J’enrage intérieurement. J’étais sûr que cela allait être exceptionnel. J’avais tellement envie. J’en veux a cette maudite chienne. J’approche de la maison. Je ne remarque pas le ciel qui rougeoie, avec le soleil couchant. Je ne remarque pas les insectes les hirondelles le vent sur les blés, la chaleur qui est revenue en cette calme soirée de fin du mois d’aout. Je trouve Jeanne dans le vestibule.

« Bonsoir, vous n’êtes toujours pas couchée Jeanne ?

- Bien sûr que non, j’attends René et Jean qui sont partis relever une biche qui était mal en point après un accident avec un automobiliste.

- Ah bon ?

- C’est François, le type qui vit avec sa femme dans la ferme plus loin qui a téléphoné. René a pris la voiture et Jean qui était dans le chemin juste après votre départ. Cinq ou six minutes après. »

 

Je ne comprenais pas ce que voulait me dire Jeanne.

« Il y a longtemps qu’ils sont partis ?

- Je ne sais pas au juste. Au moment des informations, je crois, ou un peu avant, oui. Vous ne les avez pas vus ?

- Non enfin si… Si bien sûr. J’étais avec… Sur  la route vers…La chienne. J’étais avec la chienne. On s’est promenés… Oui. »

 

Je regarde l’horloge murale sur le mur de la cuisine. Elle indiquait presque vingt et une heure trente. Je ferme les yeux. Non, ce n’est pas possible. C’est un cauchemar, je vais me réveiller. J’ai envie de crier, de hurler. Non, non ce n’est pas vrai. Ce ne peut-être la vérité, il y a forcément une explication logique à tout cela. Mon dieu fait que je me réveille maintenant.

« Tu vas bien Sandrine, tu es toute banche, cela va ?

- Si bien sur … Je suis … Ils sont vraiment partis ensemble ?

- Bien sûr, juste après que tu nous aies dit bonsoir. Cinq ou dix minutes après, je ne sais pas au juste. Assis toi Sandrine, tu trembles. Tu veux que j’appelle le médecin ?

- Non, non, je… Je vais bien. Je suis juste fatiguée.  

- C’est même Jean qui a pris le volant dans le chemin, car son père ne voit plus très bien en fin de journée. Mais que ce passe-t-il ? Tu sembles embarrassée. Tu ne veux pas que j’appelle un médecin ? »

 

Je reste un moment sans rien dire, abasourdie,  comme perdue dans mes pensées.

« Non, non, Jeanne merci, je… Je dois aller prendre une douche oui, je dois me doucher.

- Comme tu veux Sandrine, je te laisse alors. Repose-toi, tu sembles couver quelque chose. »

 

Je monte de suite dans notre chambre, me déshabille en vitesse. J’ai besoin de me laver, encore et encore. Mais je ne veux pas croire. Je fais obligatoirement un cauchemar. Je dois me réveiller. Il ne peut pas en être autrement. Sinon, je vais devenir folle.

 

 

                                               

 

 

La lune ronde, éclaire de sa lumière blafarde la campagne autour des trois fermes au milieu des champs de blé. De temps en temps au loin, le cri rauque, du brame des jeunes cerfs indique que la fin de l’été est toute proche. Un chien répond aux aboiements d’un de ses congénères quelque part dans la nuit. Le cri lugubre et caractéristique d’un hibou, ce fait entendre à intervalles réguliers dans la nuit claire. Le clocher de Saint-Bonnet sonne douze petits coups brefs. Plus loin, beaucoup plus loin d’autres églises d’autres villages font savoir elles aussi que des hommes vivent encore à leur pied. De lourds nuages sombres commencent à envahir le ciel par l’est. L’orage ne devrait pas tardé à éclater.

 

Sandrine se réveille en sursaut, s’assoit sur le lit. Regarde un moment son mari qui dort profondément à ses côtés. Elle reste un long moment immobile, le regard perdu en direction de la fenêtre ouverte. Elle se lève et se dirige sans bruit vers la fenêtre. Elle ouvre et écarte les volets. Elle semble regarder au loin en direction de la forêt. Elle reste un long moment immobile debout contre la fenêtre. Sa courte chemise de nuit en satin de couleur crème recouvre à peine une petite culotte assortie. Elle se retourne et avance vers la porte qu’elle ouvre sans un regard vers son mari.

 

Tel, un fantôme, elle se déplace doucement, sans le moindre bruit dans le couloir sombre. Descend les escaliers sans faire craquer la moindre marche. Ouvre la porte de la maison et sort. La chienne, surprise, la regarde avant de filer en gémissant vers la grange, comme si elle avait eu subitement très peur.  

 

Sandrine se dirige vers le chemin. Les pieds nus, elle ne semble pas en être gênée. Elle avance en silence en regardant droit devant elle. Donne l’impression de frôler le sol. La lune éclaire son chemin, sa chemise de nuit fait une tache claire. Elle avance sans se retourner, sans remarquer des lapereaux qui se sauvent en courant dans le fossé à son approche. Sans entendre des chiens qui au loin hurlent à la mort. Elle se dirige d’un pas calme vers la maison.

 

La campagne, le temps semble soudain se figé. Sandrine ne semble pas ressentir la fraicheur de la nuit, ni les cailloux du chemin. Elle tourne dans la cour de la ferme. La porte de la maison est entrouverte. Sans la moindre hésitation, elle se dirige vers la maison. Alors qu’elle monte les marches une à une, la porte s’ouvre doucement sans le moindre bruit. Sandrine pénètre et disparait dans l’obscurité de la maison. Doucement, comme elle s’était ouverte, la porte se referme.

 

Un petit claquement sec résonne lorsque la serrure se referme. L’attente, le silence, il ne se passe rien durant plusieurs minutes. Un nuage d’orage passa devant la lune. D’un coup, la campagne, la cour et la maison disparurent dans l’obscurité de la nuit. Plus un seul bruit venant de nul par n’est perceptible, seul le silence dans la nuit maintenant noire. Le temps passe, les minutes paraissent interminables.

 

Soudain, un éclair déchire la nuit sombre. Le temps d’une seconde, la maison apparait comme une bâtisse inquiétante, sombre et mystérieuse. Le coup de tonnerre presque immédiat roule à la cime des arbres dans un bruit assourdissant. L’orage éclate, de nombreuses grosses gouttes d’eau d’abord, puis la pluie intense qui tombe sur les arbres de la forêt, les blés, les tuiles de la maison. L’orage s’arrête aussi rapidement qu’il a commencé. Cela n’a pas duré plus de dix minutes. La campagne, la forêt semblent figées. Après le bruit de la pluie, seul le silence de nouveau entoure la maison dans l’obscurité de la nuit.

 

À l’intérieur de la maison, après le claquement sec de la serrure qui a résonné, il n’y eu plus aucun bruit jusqu'à l’orage. Maintenant, l’orage est fini depuis longtemps, seul le silence lourd et pesant. Une plainte très brève, comme un petit cri de douleur se fait soudain entendre. Cela semble venir de la cave sous le salon. Après quelques minutes de silence, on perçoit une faible respiration au rythme lent.

 

De très légers gémissements accompagnent et se mêlent de temps à autre au souffle de la respiration. Le rythme reste le même de très longues minutes. Puis il devient plus rapide, plus saccadé. Les gémissements, eux aussi deviennent plus nombreux, plus forts et plus longs. De légers petits cris ou plaintes les accompagnent maintenant. Cela dure ainsi encore plusieurs longues minutes avant qu’une très longue plainte de soulagement y vienne mettre un terme afin que le silence retombe sur la cave.

 

Durant quelques minutes, il n’y eu plus aucun autre bruit. La cave retrouve son silence. Puis soudainement une longue plainte, presque un cri de contrainte, de douleur.

 

Quelques instants plus tard, de nouveau la respiration ponctuée de gémissements, de plaintes et de cris. Là encore cela dure un peu plus d’une dizaine de minutes à peine. Cela se termine la aussi par une longue plainte de plaisir et de soulagement. Ensuite de nouveau le silence durant quelques temps avant de reprendre encore et encore. Il en a été ainsi jusqu’au lever du jour. À intervalles réguliers les gémissements, les plaintes plus ou moins fortes s’entendirent dans la cave de la maison. Elles cessent définitivement lorsque le soleil éclaire le vallon d’un jour nouveau.

 

La pluie avait nettoyé la campagne, la forêt. Une biche vint jusque dans la cour gouter l’herbe fraiche et tendre qui poussait contre les murs. Des hirondelles passèrent en criant au-dessus de la cour. Un lapin rentra en sautillant dans la grange. La vie et les animaux  semblent être revenus dans la cour, autour de la maison. Le soleil monte dans le ciel bleu.

 

On rechercha Sandrine durant des jours et des jours dans les champs, la forêt au fond des lacs. C’est Jean qui retrouva la chemise de nuit et la petite culotte sur le carrelage de la cuisine. Les vêtements étaient intacts. Cela pouvait signifier soit qu’elle les avait enlevés elle-même, ou qu’elle n’avait opposé aucune résistance si une autre personne l’avait fait. La gendarmerie aidée de militaires, entreprit des recherches sans trouver d’autres indices. Les lacs furent sondés, la forêt ratissée, rien Sandrine avait disparu sans laissé le moindre autre indice, la moindre autre trace une nuit de pleine lune.

 

Jeanne et René quittèrent la région définitivement et s’installaient près de leur fils dans le sud de la France. Jean se remaria quelques années plus tard, mais garda toujours un souvenir très fort et ému de Sandrine. Personne ne revint habiter une des deux fermes. Lentement, elles se dégradèrent. Une fois par mois, les nuits de pleines lunes, si on s’approche du soupirail, on entend des gémissements de plaisir. Jean aurait reconnu ceux de Sandrine.   

 

 

 

Je ne sais pas vous, mais moi, je l’aime bien cette histoire.  Si des personnes pensent se reconnaitre, elles se trompent. Si d’autres pensent reconnaitre les lieux, elles ont raison. Sourires. Et alors ? J’ai le droit non ?

 

 

 

Sandrine,  mai 2013. 

 

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