Sophie, marquise de
R.
Vous êtes sur un article en particulier... N'hésitez pas à visiter les autres, à vous délecter de mes expériences intimes vécues, mes rêves, mes fantasmes les plus fous...
Que ces lectures vous procurent plaisirs et excitation...
Chers amis libertins, chères coquines,
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Bises libertines,
Sophie
Ceci est plutot un chapitre de transition... bonne lecture à vous !
Retrouvez l'intégralité de cette superbe histoire dans la catégorie "Histoires à épisodes"...
Je vidai mon verre le regard triste et payai. Subitement comme si le temps accompagnait mes pensées, un violent orage éclata. J’étais
au milieu de la rue, trempée.
J’allais lentement me trouver un endroit plus sec lorsqu’une voix avec un petit accent m’interpella.
« Salut Gwendoline !
- Euh salut !
- Salut, dit-elle déçue !
- Natacha ! »
La jolie fille que nous avions rencontrée Caroline et moi en faisant du vélo lors de notre week-end, ma foi, très sexe était là devant
moi.
« Oui, fit-elle en retrouvant le sourire.
- Mais qu’est-ce que tu…
- Avant tout cela te dirait d’aller se protéger de la pluie ? »
Les gouttes d’eau ruisselaient sur sa peau blanche. Ses yeux bleus ciel donnaient l’impression qu’on était sur la mer. Ses cheveux
mouillés plaqués contre son visage. Son corps moulé par une robe trop légère et surtout trop fine pour les gouttes de pluies était magnifique à regarder.
C’est elle qui me prit la main afin de m’entraîner dans l’entrée d’une porte cochère.
« Tu n’as pas l’air de me voir, me dit-elle ?
- Si… non ! Enfin, oui, je suis contente de te voir mais je suis surtout surprise.
-Et moi ? Lorsque je t’ai vue, je n’en croyais pas mes yeux.
- Et que viens-tu faire ici ? Tu as réussi à vendre la maison de ta grand’mère ?
- Non ! En fait, j’ai décidé de vendre mon petit appart dans la ville où j’habitais et de garder l’autre. Le notaire m’a fait
comprendre que c’était la meilleure solution. Alors, je suis venue ici au hasard.
- Par hasard, fis-je dubitative ?
- Enfin non, juste un peu car j’avais toujours ton numéro.
- Quel numéro ?
- Celui que ton amie m’a donné !
- Caroline !
- Oui ! Elle n’aurait pas du ?
- Si ! Elle a eu raison même bien raison ! J’aurais du le faire moi-même !
- Ce n’est pas grave, je t’ai retrouvée ! Tu es contente ? dit-elle le regard apeuré.
- Oui ! Tu restes ici longtemps ? demandai-je.
- Non, je repars déjà demain ! »
Une immense tristesse m’envahit subitement sans que je sache pourquoi.
« Et ce soir, tu fais quoi ? me demanda-t-elle ?
- Rien jusque maintenant. Cela te dit un resto ?
- Ben oui, mais je n’ai pas trop d’argent à gaspiller !
- Pas grave, je te l’offre pour me faire pardonner.
- Tu n’as rien à te faire pardonner !
- Qu’est-ce que tu aime ?
- Tout !
- Tout ? Cela veut dire quoi, tout ? »
Elle planta son regard dans le mien et elle me dit lentement :
« Tout ce que tu aimes ! »
Je faillis étrangler de travers. Elle rajouta en feignant d’avoir fait une plaisanterie :
« J’adore manger ! Alors j’aime toutes les nourritures ! »
Je faillis dire quelles nourritures mais je me retins car je ne voulais pas la choquer.
« Alors, allons sur la Grand’Place. Il y a un petit restaurant typiquement bruxellois : le ‘t Kelderke. Ils ont des stoemps ! Du
tonnerre ! (L’adresse est la suivante : Grand’place, 15 à Bruxelles. Lorsque vous avez l’Hôtel de Ville en face de vous, c’est le côté gauche de la place. On doit descendre pour accéder au
restaurant ouvert non-stop de 12h à 2h. On ne sait pas réserver ! »
On partit sous une pluie fine. Natacha était à ravir. Je ne me souvenais pas qu’elle était aussi belle.
On s’engouffra dans le restaurant et on s’installa avec une bonne gueuze.
« Ton amie n’est pas avec toi ? me demanda-t-elle tout de go.
- Non ! Elle est en séminaire à Paris. Pourquoi ?
- Pour rien. »
Le plat arriva et elle attaqua le stoemp avec un certain appétit.
« Tu as faim à ce que je vois.
- Oui, cela fait déjà un bout de temps que je n’ai pas mangé un repas chaud.
- Quoi ?
- Ben oui entre les visites de la maison, les allers et venues entre celle-ci et mon appart, les attentes des clients potentiels, je
n’ai pas beaucoup de temps de me faire à manger et surtout chaud ! Et puis, je dois faire attention. Les fins de mois sont assez difficiles. Mais je ne vais pas faire la malheureuse, je suis bien
avec toi. Demain, ce sera le retour à la réalité.
- Et tu as assez pour finir le mois ?
- J’y arriverai. Le prix du billet de train pour venir ici fut bon marché car il y avait une promotion sinon jamais je n’aurais pu
venir et surtout te voir.
- Tu dors où cette nuit ?
- J’ai trouvé un petit hôtel près de la gare du Midi. Pas chic du tout mais cela ira. »
Bien que Caroline m’avait interdit de faire dormir chez elle quelqu’un, je décidai de passer outre et lui dis :
« Après le repas, on ira chercher tes affaires à l’hôtel. Tu dormiras dans ma chambre.
- Non ! Je ne veux pas et puis demain le train part très tôt.
- J’irai te conduire. Il n’y a aucun problème. C’est décidé et tu n’as rien à dire !
- Bien ! »
Je ne lui dis pas qu’il n’y avait qu’un lit dans ma chambre mais s’il le fallait, je lui céderai volontiers et irai dormir dans le lit
d’Emma.
« Tu es sûre que cela ne te dérange pas ?
- Pas le moins du monde.
- Merci ! C’est sympa.
- Tiens ? Et le restaurant qui va avec la maison. Qu’est-ce que tu vas en faire ?
- Le vendre, je crois.
- Ah ? Dommage.
- Qu’est-ce qui est dommage ?
- De vendre ce beau bâtiment.
- Peut-être mais lorsque le bail sera terminé que le restaurateur s’en ira, je n’aurai pas assez d’argent pour entretenir cet
immeuble.
- Et ton boulot ?
- En fait, c’est cela qui m’a incité à vendre mon minuscule appart. Je travaille encore trois mois et puis au chômage. Je l’ai appris
lors de mon retour. Délocalisation ! Tout le monde dehors. Alors, tu vois que je dois vendre le restaurant.
- Et qu’est-ce que tu comptes faire ?
- Je n’en sais rien. Sur l’île, à part le tourisme, il n’y a aucun débouché. Et comme je n’ai pas beaucoup de qualifications, cela va
être difficile de trouver un nouveau boulot.
- Et tu ne sais rien faire d’autre ?
- Si j’adore peindre et sculpter. J’adore la poterie.
- Pourquoi tu n’en ferais pas ton boulot ?
- Je n’ai pas assez de talent. Et puis, qui en voudrait ?
- As-tu déjà essayé ?
- Non mais…
- Ben qu’est-ce que tu risques ? Rien !
- Je verrai.
- Et toi, ton boulot ?
- Je suis femme de chambre.
- Tu fais les lits ?
- Oui mais le boulot m’apporte d’autres compensations.
- Lesquelles ? »
Je lui racontai ma vie depuis ma rencontre avec Caroline. J’omis les détails scabreux comme les folies sexuelles avec presque tous les
membres de la famille mais je ne lui mentis pas sur ma relation avec Caroline.
« Tu l’aimes, me dit-elle le regard triste ?
- Oui mais comme amie.
- Pourtant, lorsque je vous ai rencontrées, il y avait plus que de l’amitié ! » répondit-elle sèchement.
Je fis comme si de rien n’était.
« C’est vrai que Caroline m’a appris quelques jeux assez spéciaux mais entre elle et moi, ce n’est que physique.
- Cela l’est encore ?
- Je ne crois pas car elle en aime une autre, j’en suis presque sûre. Et puis, je trouve que la vie vaut la peine d’être vécue. J’aime
les femmes et les hommes. Et alors ? Si je respecte mes partenaires et s’ils me rendent la pareille.
- Tu es amoureuse de quelqu’un ?
- Non ! Je suis aussi libre qu’une feuille d’automne volant dans le vent. Un jour, j’espère rencontrer la personne qui fera battre mon
cœur à tout rompre. Et toi ? Tu es amoureuse ?
- Oui… mais je ne préfère pas en parler.
- Ok ! »
Un silence assez pesant s’installa entre nous. Ce fut le serveur qui le brisa en nous desservant.
« Mesdemoiselles veulent-elles autre chose ?
- Oui, une autre bière pour moi, fis-je. Et toi ?
- Un café.
- Bien.
- Que veux-tu faire après le restaurant ? lui demandai-je.
- Si on allait chercher mes quelques vêtements à l’hôtel et que tu m’emmènes chez toi ? Je suis si lasse.
- Je le vois que tu n’es pas dans ton assiette. C’est si difficile pour toi en ce moment ?
- Oui ! Je ne sais plus où donner de la tête. A chaque fois que j’ouvre ma boite aux lettres, j’y trouve des factures ou des rappels
voir des avis d’huissiers. Je n’en peux plus ! Je t’envie d’être aussi libre et aussi à l’aise avec ta vie, avec tes choix. Je n’arrive pas à me libérer de tout cela.
- Et il n’y a pas de solutions ?
- Vendre la maison de ma grand-mère m’arrangerait pour les factures.
- Et pour le reste ?
- Quel reste ?
- Ta vie !
- Il fait que j’accepte certaines choses qui sont venues brusquement me rappeler à mes souvenirs.
- Fais-toi aider, peut-être.
- Avec quel argent ? »
La colère l’envahit subitement. Les larmes coulèrent rapidement.
« Toi, tu es belle, libre d‘aimer qui tu veux, faire ce que tu veux, aller au restaurant quand cela t’arrange, te faire des cadeaux. Tu
ne sais pas ce que c’est de ne pas passer dans la rue commerçante car voir les vitrines me rend malade, de regarder chaque jour combien il reste dans mon porte-monnaie et calculer ce que je peux
dépenser ce jour-là pour manger et juste pour manger. Ici, c’est le premier restaurant que je fais depuis des années. Comme vêtements, je n’ai presque que ce que je porte sur moi ! J’en ai marre
de vivre ainsi. J’adore peindre et sculpter mais il faut acheter les couleurs, les toiles, les terres, etc. Combien de fois, je me suis fait violence de ne pas entrer dans un magasin et de voler
un vêtement que j’aimais.
- Et pour le billet de train ?
- J’ai engloutis ce que je peux dépenser pour le reste du mois.
- Mais on est le 12 ! Tu vas faire comment,
- J’irai à la soupe populaire ou je chaparderai quelques fruits dans les vergers ou j’attendrai les poubelles des grands magasins qui
jettent leurs produits périmés. J’ai un copain qui travaille comme boucher et il me permet de prendre des morceaux de viandes de temps en temps. Cela doit faire Cosette mais c’est ainsi ! Et je
te parle de cela lorsque j’avais mon boulot mais dans trois mois, je ne sais pas ce que je deviendrai ! »
Je ne savais que dire devant toute cette détresse. C’est vrai que j’avais de la chance d’avoir rencontré Caroline car sans elle, je
crois que je serais peut-être dans la même situation.
« Laisse-moi t’aider, dis-je le plus calmement possible.
- Je n’ai pas besoin de ta pitié !
- Alors accepte au moins mon amitié. Quel mal y a-t-il à aider une amie ? »
Elle releva la tête les yeux embués par les larmes. D’un coup de serviette, elle se moucha. Elle était superbe dans sa tristesse et
terriblement sensuelle.
« D’une amie, je veux bien.
- Alors, ce soir, nous allons trouver un moyen de t’aider. Sèche tes larmes et partons. »
Un léger sourire se dessina sur sa bouche.
Je payai l’addition et nous partîmes d’abord à l’hôtel chercher ses affaires et ensuite, nous arrivâmes à la villa.
Arrivées dans ma chambre, je lui dis :
« Tu prendras mon lit et j’irai dormir dans la chambre d’Emma.
- Cela ne te dérange pas si tu restes dormir avec moi. Je n’ai pas envie de rester seule cette nuit. Tu comprends ? »
Même si rester avec elle était un enchantement, je restai quand même réticente car qui allait me dire que j’allais résister à ce corps
magnifique ? Je ne voulais pas qu’elle croie que je sautais sur tout ce qui bouge et qui en plus est mignon.
« Ok ! Le lit est assez grand pour nous deux.
- Où je peux mettre ma robe de nuit ?
- Euh, là-bas.
- Merci. »
Il fallait que je trouve un bout de tissu pour cacher ma nudité. Je ne me rappelle plus depuis quand j’ai eu un morceau de tissu sur
mon corps pour dormir. Je cherchai vite un long t-shirt mais j’enlevai quand même mes sous-vêtements. Il ne fallait pas trop exagérer.
Elle revint quelques instants plus tard dans une longue robe de nuit à l’ancienne. Je faillis éclater de rire mais je m’en abstins de
peur de la choquer.
« Tu ne vas pas avoir chaud avec tout cela, fis-je timidement.
- Non. Par contre toi…
- Euh, en fait, j’ai l’habitude de dormir nue. Mais je ne veux pas t’intimider.
- Merci. »
On se coucha l’une contre l’autre.
« C’est une splendide maison.
- Oui, répondis-je. J’ai de la chance de vivre ici mais un jour, je prendrai mon envol et repartirai dans mon chez moi. Tu es bien
installée ?
- Oui, je peux venir tout contre toi ? J’ai froid.
- Euh… oui. »
Elle se blottit contre moi, je sentais ses seins frotter contre les miens. Elle posa sa tête au creux de mon cou. Elle sentait bon. La
nuit sera longue si elle reste comme cela.
« Tu ne veux pas rester toute la journée de demain avec moi ? » murmurai-je.
Mais aucune réponse n’arriva. Je relevai la tête et dans la pénombre, je vis qu’elle dormait paisiblement.
Sa respiration était profonde et régulière. A chaque fois, la pointe de mes seins était titillée par ses seins. Je sentis qu’une
chaleur bien connue s’amplifiait au creux de mes reins mais je devais résister à la tentation de la retourner et de lui faire l’amour.
La situation s’empira lorsqu’elle se tourne un peu plus et elle posa sa main sur mon sein droit. Sa bouche n’était qu’à quelques
centimètres de la mienne. Je n’avais qu’à tendre le cou et je pouvais l’embrasser. Son souffle chaud caressait mon visage.
Il fallait que je bouge sinon je ne répondrais plus de rien. Je pris sa main et la posa sur elle mais au lieu de se tourner de l’autre
côté du lit, elle posa sa main juste au-dessus de mon sexe. Le bout de son majeur était juste sur mon clitoris. Et à travers le mince tissu, je sentis une pression qui fit ouvrir ma
corole.
Je devais résister encore. Je pensai alors à plein de choses tue-l’amour : la météo, l’état de mon compte en banque, les courses à
faire mais rien n’y fit. Elle me chauffait encore et encore.
Elle bougea un peu mais pas comme je le voulais. Elle plaça son majeur juste à l’entrée de mon puits d’amour. Mes lèvres s’ouvrirent
malgré ma résistance. Je sentis son doigt s’enfoncer au milieu d’elles.
Et là, je craquai. Je fis onduler mon bassin afin que son doigt me masturbe. Le désir était trop grand. La première phalange de son
doigt entrait dans mon antre devenu brûlant. Je pris le téton de mon sein droit et le pinçai. Mais il m’en fallait plus.
Alors, je provoquai l’irréparable. Le mouvement de non retour : Je lui pris la main et enfonçai son doigt au plus profond de mon
sexe.
« Tant pis si elle se réveille. Je veux jouir… » pensai-je.
Tout en maintenant sa main, je me branlai carrément sur elle. Le fait d’avoir attendu n’avait fait qu’accroître mon désir si bien qu’il
ne fallut pas longtemps avant que je jouisse. Pas un orgasme à vous emporter vers des cieux insoupçonnés mais un petit quand même. Juste de quoi s’endormir paisiblement.
Est-ce l’orgasme ou autre chose, mais elle choisit ce moment pour se retourner dans le lit et enleva son doigt de mon sexe tout luisant
de plaisir.
Le sommeil arriva assez vite et je plongeai dans les bras de Morphée.
Ayant oublié de fermer les tentures, le premier rayon du soleil me réveilla. Natacha dormait à poing fermé. Je me levai et allai
préparer le déjeuner.
Passant devant la chambre de Jacques, par la porte entrebâillée, j’entendis celui-ci dire :
« Je serai à la terrasse à onze heures. J’espère que tu as de bonnes nouvelles concernant notre petite enquête sur ce salopard de
maitre-chanteur ? »
Il raccrocha et dit :
« J’ai horreur de ces répondeurs. Je me demande ce qu’elle fait. Elle est seule normalement. »
Je quittai l’endroit et parti vers la cuisine.
Jacques passa devant moi le regard bas ne voulant visiblement pas me parler. Il avala son café et maugréa un vague « bonne journée »
avant de claquer la porte d’entrée.
Je m’installai devant un merveilleux café lorsque j’entendis une voix teintée d’une certaine colère :
« Tu n’as pas attendu longtemps avant de me remplacer ! T’es vraiment qu’une chaudasse. Tu parlais de moi mais je crois que tu me bats
à plates coutures ! »
C’était Emma !
« Ce n’est pas ce que tu crois ! fis-je.
- Ah oui ? Tu me prends pour qui ?
- Bon écoute ! Je ne te le dirai qu’une fois ! Il ne s’est rien passer entre elle et moi ! Au lieu de monter sur tes grands chevaux, tu
ferais bien de m’écouter. Et puis, si tu es si sûre que je mens, vas-y lui demander ! Tu fais chier à la fin. Tu fais ta jalouse maintenant ? »
Je lui racontai notre rencontre et aussi celle avec Caroline. Je lui parlai de ses problèmes de fric et de son besoin d’avoir quelqu’un
près d’elle durant son sommeil.
« Si je l’avais culbutée, elle ne serait pas encore dans une longue robe de nuit enroulée dans les draps mais elle serait nue, ouverte
et moi entre ses jambes ! finis-je.
- Euh… excuse-moi ! Tu as raison ! Je crois que tu serais près d’elle au lieu de me remettre à ma place. Et c’est vrai que je n’ai
aucun droit sur toi mais…
- T’inquiète. Il faut que je trouve le moyen de l’aider.
- Tu es sûre d’elle ? Tu es sûre que ce n’est pas une arnaqueuse ? Qu’elle ne veut que du fric ? Tu la connais depuis quand ? Deux
semaines, trois ?
- Non, je ne suis pas une arnaqueuse fit une voix au bord des larmes ! Et non, je n’ai rien fait avec Gwendoline ! Tu es qui pour dire
des méchancetés sur moi sans me connaître et surtout sans me regarder ! »
Natacha était en rage et… superbe. Emma se retourna vers elle et là, il se passa un truc irréel. Un moment où rien ne bouge, où tout va
au ralenti.
Emma et Natacha face à face, les yeux dans les yeux. Je m’attendais à une bagarre en règle mais au lieu de cela, il n’y eut
rien.
Je vis le regard d’Emma, grand, brillant, subjugué. Celui de Natacha irradiait.
Je me demandais ce qu’il se passait. De peur de provoquer une catastrophe, je me tus. Ce fut Emma qui revenant à la surface ou sur
terre, elle bredouilla :
« Excuse-moi mais… je… enfin je…
- Pas grave ! C’est… normal de… »
Pas une des deux n’arrivait à prononcer une phrase correcte. Elles paraissaient manquer d’air. Leur poitrine balançait rapidement comme
deux essoufflées après un marathon.
« Je suis une amie de Gwen…
- Moi aussi, répliqua Natacha mais…
- Oui ! Tu as raison !
- Il ne faut pas…
- C’est vrai ! »
L’une commençait une phrase et l’autre finissait sans rien d’autre lien que le regard. Leur visage était rouge et je pris peur. Elles
n’allaient pas me faire un malaise !
« Tu me par…
- Oui !
- Je m’appelle Natacha.
- Emma ! Je suis la…
- Fille de Caroline ?
- Oui ! Tu restes…
- Non, je pars ce matin.
- Zut ! J’aurais voulu…
- Viens me voir.
- Ok ! Je viendrai. »
Je compris ce qu’il se passait : un coup de foudre ! Enfin, je crois ?
« Vous n’avez pas faim, réussis-je à dire.
- Si, répondit l’une.
- Oui, répondit l’autre. Excuse-moi encore mais
- Tu l’aimes ?
- Oui comme amie.
- C’est ce que j’ai compris. »
Elles s’assirent l’une en face de l’autre toujours le regard ancré dans celui de l’autre. J’étais à des milliers de kilomètres d’elles.
Je mangeai en ayant l’impression d’être seule. Natacha prenait sa tasse de café et la portait à ses lèvres. Emma l’imita. Celle-ci la déposait, la première fit de même.
Le déjeuner finit, je brisai le charme car en augmentant un peu la voix, je dis à Natacha.
« Ton train est à quelle heure ?
- A dix heures trente, dit-elle en me regardant enfin. Oui. C’est cela.
- Alors, il faut te préparer car le temps passe vite.
- Oui ! Tu as raison.
- Tu veux de l’aide, fit Emma.
- Je crois, dis-je, qu’il est préférable de la laisser seule sinon je ne suis pas sûre qu’elle ait son train.
- Oui. Je le crois aussi. »
Natacha nous quitta. Emma la regarda monter les escaliers.
« Tu as vu un fantôme ou quoi ?
- Tu… Tu… Elle est…
- Bon, respire et fais une phrase complète.
- Je suis amoureuse !
- Ca, ce n’est pas nouveau, fis-je ironique.
- Non mais ici, je le suis vraiment.
- Si tu attendais un peu ?
- Crois-moi, fit-elle sérieuse, elle est la première femme qui m’a fait tant d’effets. D’ailleurs, je ne savais pas que cela existait.
Elle est si… tout ! »
Elle but une gorgée de café.
« Tu vas faire quoi pour l’aider ?
- Je vais prendre l’argent que ton père m’a si aimablement donné.
- Cela suffira ?
- Quelques mois !
- Dommage que tu n’as pas trouvé ses comptes secrets !
- Ses quoi ?
- Ses comptes secrets, ceux qu’il vide chaque fois qu’il va faire un séminaire à Genève. Chaque fois qu’il fait une opération de
chirurgie esthétique à de riches patients, il demande qu’une partie des honoraires soient payés sur un de ces comptes sans que l’hôpital le sache. Ainsi, il ne doit rien laisser comme commission
à celui-ci et aussi aux impôts.
- Mais c’est frauduleux !
- Et comment !
- Comment tu le sais ?
- Bêtement, il en a parlé devant moi tout en ne sachant pas que je me trouvais près de lui. Les comptes sont au nom de sa pouffiasse de
Thérèse mais c’est lui qui les gère. Et pour l’instant ces comptes sont bien gonflés car cela fait presque un an qu’il n’est plus retourné là-bas.
- Il retourne bientôt ?
- A la fin du mois, dans quinze jours.
- Merde ! »
Natacha arriva avec ses bagages et je partis me changer. A mon retour, je vis les deux demoiselles s’échanger autre chose que leur
numéro de téléphone. Elles étaient attendrissantes en s’embrassant sur la joue comme deux adolescents connaissant leur premier amour.
« Gwendoline, Emma a un peu raison. Tu ne me connais que depuis quelques jours et tu veux m’aider.
- Ecoute…
- Non, laisse-moi finir. J’ai une solution. Je vais te signer une reconnaissance de - dettes. Et, pour te prouver que je ne trompe
personne, je t’enverrai un décompte chaque semaine des frais supportés. J’espère trouver un travail très vite. Cela te va ?
- Ok ! Si c’est ce que tu veux. J’ai six mille euros. Donne-moi ton compte bancaire et je te les enverrai cette semaine. Mais à une
condition !
- Laquelle ?
- Tu en gardes mille pour t’acheter des fringues et surtout tout le matériel pour peindre et sculpter.
- Tu peins ? fis Emma.
- Oui ! Je sculpte aussi.
- J’aimerai avoir une peinture de moi. Je serai ta première cliente !
- Ok ! Mais je ne peins que des nus !
- Ce sera encore mieux. »
Natacha me donna les renseignements demandés et elle me fit sa reconnaissance de dettes. Je partis chercher l’auto pendant qu’Emma et
elle se disaient au revoir.
Elle entra dans l’auto en larmes.
« Pourquoi tu pleures ?
- Vous êtes tellement gentilles avec moi et…
- Tu laisses Emma ici ?
- Tu as compris ?
- Oui ! J’avais aussi compris que tu m’aimais mais, je dois te l’avouer, pas moi. J’ai vu vos regards ce matin lorsque vous vous êtes
rencontrées. C’était magique. Elle te plait tant que cela ?
- Oui et pour moi, c’et la première fois avec une femme.
- Tu es bien la petite-fille de ta grand’mère.
- A la seule différence que je ne dois plus le cacher comme elle. Tu…
- Je garderai un œil sur Emma mais ce ne sera pas nécessaire. Elle aussi m’a dit que tu lui avis fait un certain effet. D’ailleurs, je
ne l’ai jamais vue ainsi. »
On arriva à la gare juste à temps pour son train. Il ne restait plus beaucoup de temps afin d’arriver avant Jacques et sa Thérèse à la
terrasse du café. Il fallait que j’entende leur conciliabule.
J’arrivai la première en espérant qu’ils viennent. Faisant déjà chaud, les fenêtres étaient toutes ouvertes. Je me plaçai derrière
l’une d’elles. Une grande vasque de fleurs me cachait parfaitement. En fait, il ne restait que cette place en terrasse et j’avais un peu peur que la place soit prise lorsqu’ils
arriveraient.
A suivre....
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