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  • : Les Mémoires très Libertines de Sophie, Marquise de R. Je vous livre mes mémoires érotiques, mes rêves, mes fantasmes très débridés que je vous invite à partager dans ce blog. Je compose aussi mes propres récits, selon mes fantasmes les plus intimes.
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  • Sophie de R.
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  • J'aime la vie et ses plaisirs, surtout ses plaisirs libertins... Qu'existe-t-il de meilleur que de faire l'amour ? Rien, selon moi !

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Chers amis libertins, chères coquines,

 

Vous venez sur ce site, plus ou moins souvent, pour y trouver plaisirs et peut-être insiprations...

 

J'espère que vous l'appréciez !

 

Je voudrais vous informer que mes textes sont dorénavant protégés par un copyright, qui garantit la propriété intellectuelle. Toute copie non autorisée des textes de ce blog est donc formellement interdite. Toute infraction constatée sera sanctionnée selon les textes en vigueur.

Mes récits sont protégés par e-auteur.com

 

Mais je suis tout à fait disposée à vous en autoriser la copie sur votre site, si vous me le demandez au préalable !

Bises libertines,
Sophie

En fait, ce que j’aimerais savoir, c’est combien de temps il faut pour… jusqu’à quand on est…

 

Celui qui venait de parler ainsi, interrompant sa phrase, c’était Olivier. La raison pour laquelle il venait de s’interrompre, c’était Géraldine. Mais il faut dire qu’au moment précis où Géraldine se pointa (provoquant l’embarras d’Olivier), je ne savais pas qu’elle s’appelait Géraldine, je ne savais pas que j’allais apprendre très vite comment elle s’appelait, ni ce qui allait se passer ensuite, ce qui est une évidence, bien sûr, mais bon, quand même, quand on y pense… Quand on pense que maintenant, Géraldine est là, derrière mon dos, à se demander ce que je peux bien être en train d’écrire (non, non, ma chérie, défense de lire !), et alors qu’à l’époque, je veux dire « au moment précis où elle se pointa », elle n’était pour moi qu’une parfaite inconnue, semblable en cela à mille autres inconnues…

 

Donc, au moment précis où Olivier, troublé par l’arrivée d’une jeune fille, qui n’était autre que Géraldine, resta quelques instants bouche ouverte, se demandant comment diable il allait bien pourvoir terminer sa phrase, nous étions, lui et moi, en train de deviser gaiement devant un café à la table d’une cafétéria de fac, car à l’époque étudiants nous étions. Nous parlions d’un sujet ô combien fascinant, et qui touchait Olivier d’une brûlante actualité ; sujet quelque peu intime, en tout cas suffisamment pour provoquer chez lui un certain flottement devant l’apparition d’une tierce personne, inconnue de surcroît, de sexe féminin par-dessus le marché, et charmante pour arranger le tout.

 

Mais stop, je me rends compte que mon histoire commence de façon bien alambiquée ; voyez-vous, c’est que je tenais absolument à la faire démarrer « au moment précis où Géraldine se pointa », car c’est effectivement là que tout a commencé. Cela dit, pour en finir avec ces phrases interminables nécessitant virgules, renvois et compagnie, je crois préférable de revenir un peu en arrière.

 

*****

 

Olivier tirait quelque peu la tronche quand je le croisai ce matin-là dans les couloirs de la fac, ce qui m’amena, moi, son fidèle ami et confident, à m’enquérir de sa soirée de la veille, que je devinai en rapport avec son air marri.

— Alors ?

 

C’est ce qu’il y a de bien avec les amis : pas besoin de tourner autour du pot pour savoir de quoi on parle. Et de quoi on parlait ? De sa soirée avec Hélène, sa copine du moment, bien entendu.

— Eh ben, pas terrible…

— On va aller se prendre un café, et tu vas me raconter ça.

 

Quelques instants plus tard, Olivier retrouvait un peu de sa bonne humeur coutumière pour me raconter son fiasco de la veille.

— Tout avait bien commencé : elle était tendre et câline. Déjà dans la rue, en se rendant chez moi, elle s’amusait à me pincer les fesses, elle plaisantait, elle me disait dans l’oreille « j’ai envie », enfin tu vois le genre…

— Je vois, je vois.

— Bref, arrivé chez moi, on file direct dans la chambre. Bon, je te passe les détails, hein, je ne te tourne pas un porno privé. Après quelques caresses bien senties de part et d’autres, la voilà qui me prend dans sa bouche.

 

Je sifflai d’admiration.

— Ben mon vieux, voilà une soirée qui s’annonçait sous les meilleurs auspices ! Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour la refroidir, ton Hélène ?

— Oh ben, c’est tout simple, tu vas voir… Je lui dis : « Vas-y mollo Hélène, je vais jouir ». Enfin, je lui dis pas comme ça, hein, mais ça revient au même.

— Ok, je vois.

— Elle me dit : « Non, attends, viens, je veux te sentir au fond de moi. » enfin, un truc du genre, et elle se met sur le dos, elle écarte les jambes, tu vois le tableau…

— Je vois, je vois.

— Et alors là, je vais pour la pénétrer, mais de la voir comme ça, les jambes écartées, le sexe ouvert, mouillé, devant moi, et puis son expression, et puis le fait qu’elle m’attirait à elle… Je n’ai pas pu me retenir plus longtemps.

— Et alors ?

— Alors, eh bien, j’ai éjaculé sur elle, avant de pouvoir la prendre.

— Et… ?

— Eh bien, elle a dit : « Oh merde, déjà, encore ! T’exagères ! »

— Ah…

— Oui, alors, je lui ai dit : « Attends, c’est rien, je vais te brouter le minou. » Enfin, je ne lui ai pas dit exactement comme ça, mais ça voulait dire ça.

— Je vois. Et alors, tu lui as brouté, le minou ?

— Non, c’est là qu’on a commencé à s’engueuler. Elle a dit : « Oui, c’est bien gentil, je te remercie, mais pour une fois, j’aimerais bien une queue bien dure dans mon vagin plutôt qu’un nez glacé qui me chatouille et qu’une barbe de trois jours qui m’irrite le clito. »

— Elle a dit ça ?

— Ouais.

— Eh ben, elle n’a pas sa langue dans sa poche !

— Non. Tu comprends, qu’à partir de là, ça a été difficile de rebander.

— Je vois. Elle t’a vexé ?

— Légèrement.

— Ah, mon vieux, je comprends, je comprends.

 

Un silence méditatif s’ensuivit, pendant lequel nous nous plongeâmes de concert dans une méditation sur la cruauté du sexe faible. Cependant, je crus bon d’approfondir quelque peu.

— Olivier…

— Oui ?

— Tu m’as dit qu’elle t’avait dit « Oh merde, déjà, encore ! », c’est bien ça ?

— Oui.

— Donc, cela s’était déjà produit ?

— Oui.

— Alors…

— Oui, je le crains.

— Quoi ?

— Eh bien, je te vois venir, alors, autant te le dire tout de suite : ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. En fait, ça m’arrive souvent. J’ai peur d’en être un.

— T’as peur d’être un quoi ?

— Oh, ça va, hein, pas besoin de pommade. J’ai peur d’être éjaculateur précoce, voilà.

 

Le grand mot, tellement redouté des hommes, venait de s’écraser entre nous comme une bouse de vache tombant du plafond. Olivier et moi nous regardions, émus par la conscience de partager un moment d’intimité délicate. Heureusement, mon ami dédramatisa rapidement.

— Bon, ça va, personne n’est mort, hein.

— Non, personne n’est mort, mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de trouver ce qui cloche. Ça a toujours été comme ça, avec d’autres filles aussi ?

— Pas toujours aussi franchement qu’hier. Même avec Hélène, en général, j’arrive à la pénétrer. Mais le problème, c’est que dès qu’elle commence à tortiller du cul et à me crier des « oh oui ! oh oui ! », eh bien, c’est tellement génial, tellement bon, que paf, ça part ! Au début, elle était gentille, mais plus ça va, pire c’est, et je vois bien que je commence à l’agacer avec ça.

— Et avec d’autres filles ?

— Tu sais, en ce moment, je n’ai qu’Hélène, c’est déjà pas mal.

— Oui, mais avant ? Allons-y direct : tu as déjà fait jouir une fille avec ton instrument de travail, oui, ou non ?

— Mais oui ! C’est ça qui me tue ! C’est Hélène, on dirait qu’elle m’excite plus que les autres.

J’étais content d’entrevoir un coin de ciel bleu du côté de la vie sexuelle de mon ami. Je m’empressai de lui dire :

— Olivier, pas de panique, il y a une crise, mais il y a des solutions. Ton problème, c’est peut-être que tu es amoureux.

— Amoureux ? Et alors cela me rend nerveux, c’est ça ?

— Disons qu’il peut y avoir un rapport…

— Je ne sais pas… parfois, j’arrive à tenir plus longtemps… En fait, ce que j’aimerais savoir, c’est combien de temps il faut pour… jusqu’à quand on est…

 

Et nous y voilà : c’est à ce moment précis que Géraldine se pointa.

 

*****

 

Elle se pointa tout sourire, tenant à la main un gobelet en plastique d’où s’échappaient des vapeurs de café de distributeur, et elle s’assit tranquillement à notre petite table ronde, sur une chaise libre à côté d’Olivier, en prenant juste la peine susurrer un petit « pardon. » C’était une chose banale dans ce petit espace toujours surpeuplé, que de se s’asseoir en compagnie d’inconnus, le temps d’un chocolat ou d’un café, mais, absorbés dans notre discussion, nous nous étions coupés du monde extérieur. Il se produisit donc un instant de doute, pendant lequel la phrase d’Olivier resta suspendue dans le vague. Notre délicieuse inconnue se rendit sans doute compte de la gêne occasionnée, puisqu’elle rompit le silence :

— Je vous en prie, continuez, ne faites pas attention à moi.

 

Elle commença à siroter son café en regardant ostensiblement ailleurs. J’en profitai donc pour relancer Olivier :

— Tu disais ?

— Euh oui, je disais… que je me demandais, donc, euh… je me demandais jusqu’à combien de temps avant de… avant de… avant de… euh…

« D’éjaculer », pensai-je, mais sans le dire. L’inconnue venait soudainement de nous ôter une partie de notre vocabulaire.

— De « terminer », finit par souffler Olivier, en désespoir de cause. Tu me suis ?

— Oui, oui, j’ai compris : « avant de terminer ».

— Voilà : c’est ça. Eh bien, j’aimerais savoir en combien de temps il faut terminer, avant que l’on ne soit considéré comme… comme…

 

« Éjaculateur précoce », pensai-je une nouvelle fois en silence. Par une association d’esprit violente et incontrôlée, je pensai à l’expression d’Olivier de tout à l’heure : « brouter le minou », et l’image de notre inconnue, nue, assise sur le bord d’une table les jambes écartées et relevées me traversa l’esprit comme un éclair. Je chassai aussitôt cette vision, et tâchai de me concentrer sur Olivier qui ne s’en sortait pas :

— Considéré comme… comme… comme… euh…

— Comme quelqu’un de trop rapide, tu veux dire ?

— Oui, c’est ça, merci, éructa Olivier, à bout de souffle.

 

Il paraissait manquer d’air et me jetait des regards implorants ; quant à moi, je commençais à devoir lutter contre une furieuse envie de rire.

— Donc, repris-je pour enfoncer le clou, en gros, tu te demandes si tu as droit à deux minutes, dix minutes, quinze minutes, trente minutes, s’il existe un seuil au-delà duquel tu serais considéré comme « trop rapide », c’est bien ça ?

— Oui, c’est ça.

— Mais, mon cher, c’est plus compliqué que ça !

— Ah oui ?

 

 

Je commençais à trouver la situation cocasse : cela devenait un jeu de se faire comprendre à mots couverts. Je jetais de temps en temps un regard oblique à notre nouvelle voisine, qui, l’air de rien, j’en aurais juré, était intriguée et ne perdait pas une miette de notre conversation cryptée. Je poursuivis :

— Ce n’est pas une question de minutage, c’est à mettre en relation avec ta partenaire : dès l’instant où tu « termines » systématiquement avant elle, peu importe qu’il se soit écoulé une ou trente minutes : pour elle, tu auras été trop rapide, de toute façon.

— Mince, c’est vache, dit Olivier, dépité.

J’observais toujours à la dérobée des signes révélant que la jeune fille aurait compris de quoi il en retournait, mais au contraire, elle avait un petit air réfléchi qui me laissait supposer qu’elle se posait des questions.

— Mais, poursuivit Olivier, tu veux dire que si elle est… disons longue à la détente, je dois de toute façon me débrouiller pour m’adapter à son rythme ? Tout le travail est de mon côté, alors, c’est pas logique !

— Ce n’est pas exactement ce que je veux dire : en fait, c’est une question d’harmonisation, il faut augmenter le temps chez toi, et retarder le temps chez elle, en quelque sorte. Et, à priori, il y a plus de travail de ton côté que du sien.

— Bon d’accord, mais comment faire ? Tu connais des trucs, toi ?

 

Un instant déstabilisés, nous avions Olivier et moi, semblait-il, retrouvé nos moyens. La conversation semblait pouvoir se poursuivre, avec un vocabulaire plus chaste, moins conforme à nos habitudes, mais néanmoins praticable. Je jetai une nouvelle fois un regard en coin vers notre inconnue, mais cette fois mes yeux plongèrent direct dans les siens. J’y vis une lueur amusée et malicieuse. « Elle a pigé », pensais-je aussitôt. Effectivement, elle avait pigé, mais ça, elle ne me l’avoua que bien plus tard. Sur le coup, elle monta à l’assaut en jouant l’innocence :

— Excusez- moi, je ne voudrais pas être indiscrète, mais de quoi parlez-vous ? Vous avez l’air de deux conspirateurs en train de préparer un truc louche, dit-elle en plaisantant.

 

C’était carrément gonflé de s’immiscer de manière aussi autoritaire dans une conversation privée. Je vis Oliver se tourner vers elle, complètement offusqué. De peur qu’il ne la rabroue, je répondis aussitôt :

— Mais il n’y a aucune indiscrétion : nous parlions tout simplement d’éjaculation précoce.

 

La tête d’Olivier se retourna vers moi, puis de nouveau vers l’inconnue, puis vers moi, comme s’il regardait un match de tennis. Il avait l’air scandalisé et incrédule. Le regard clair et direct de la fille ne me quittait pas. Elle sourit.

— D’éjaculation précoce, mais comme c’est intéressant !

— Oui, c’est passionnant, approuvai-je avec le plus grand naturel, n’est-ce pas, Olivier ?

 

Olivier ne comprenait plus très bien ce qu’il se passait. Il avait la tête de quelqu’un tombé dans un traquenard.

— Vous êtes Olivier ? dit-elle en se tournant vers lui. Enchantée, je m’appelle Géraldine, enchaîna la fille, sans lui laisser le temps de réagir.

— Enchanté Géraldine, je m’appelle Jacques, lui dis-je.

Olivier sortit de son hébétude et sembla se plier à la situation.

— Oui, enchanté… bonjour, dit-il.

— Je vous en prie, continuez, insista Géraldine, parfaitement à l’aise, je m’en voudrais toute ma vie à l’idée d’avoir interrompu une conversation aussi palpitante.

— Eh bien Olivier, tu me demandais si je connaissais des trucs, c’est bien ça ? Repris-je avec entrain.

 

Je connaissais suffisamment Olivier pour miser sur ses capacités d’adaptation. L’effet de surprise commençait à s’estomper, et je vis qu’il essayait de se retrouver une contenance.

— Oui, c’est ça, dit-il en essayant de retrouver un ton naturel, j’aimerais que tu me donnes tes trucs pour lutter contre… l’éjaculation précoce.

 

Il se tourna vers Géraldine, un peu gêné, comme s’il venait de dire un gros mot.

— Eh bien, il y a plusieurs approches, repris-je doctement, le mieux étant certainement de cumuler les méthodes, afin de multiplier les chances de réussite.

 

Je prenais tout à coup des accents de sexologue aguerri, sur le ton de la plaisanterie.

— D’abord, il faut en parler avec ton amie Hélène. C’est une évidence, mais elle doit collaborer ; tu auras plus de difficultés si tu es seul face au problème.

Olivier paraissait un peu contrarié de se voir ainsi désigné personnage principal, mais Géraldine hocha la tête en écho à ma première remarque, ce qui parut le rassurer. Elle ne semblait pas du tout moqueuse, mais véritablement intéressée. Et puis, visiblement, Olivier faisait passer sa collecte de remèdes-miracles en priorité sur sa pudeur, il sembla donc accepter définitivement l’idée de parler de ses tourments devant une inconnue.

— T’inquiètes pas, pour être au courant, elle est au courant, dit-il, désabusé.

— Comme je te disais, l’éjaculation précoce, c’est le problème de ta jouissance à toi, par rapport à sa jouissance à elle. Il ne faut donc pas s’occuper uniquement de ton éjaculation, mais bien du rapport entre vos orgasmes respectifs.

 

Je buvais du petit-lait, en prononçant les mots « orgasme », « jouissance », « éjaculation » devant une inconnue ; ils ne semblaient pas résonner à mes oreilles de la même manière qu’habituellement. Ce qui me poussa à ajouter, en me tournant vers elle :

— Excusez-moi d’employer ces termes directs, j’espère que je ne vous choque pas, dis-je, un peu hypocritement.

— Pas du tout, pas du tout ! Comment faire autrement ? Tout à l’heure vous étiez un peu embarrassés, non ? Et puis, j’aime beaucoup le mot « orgasme », je trouve que c’est un très joli mot, vraiment.

 

Bien, bien, parfait, pensai-je, méditant brièvement cette dernière remarque. Je croisai une nouvelle fois son regard, qui me parut incandescent.

— Il faut donc essayer d’accélérer l’orgasme d’Hélène, à partir du moment de la pénétration.

Paf ! Pénétration ! Encore un mot envoyé en réalité à Géraldine, qui encaissa sans broncher. Olivier écoutait sagement.

— Avant de la pénétrer, il faut qu’elle soit la plus chaude possible, qu’elle soit au bord de la jouissance… Donc, toutes les caresses que tu lui prodigueras avant auront beaucoup d’importance. Par contre, de ton côté, tu dois être au contraire, aussi froid que possible.

— Facile à dire, rétorqua Olivier.

— Oui, je sais bien que c’est difficile en réalité : comme tu me le disais tout à l’heure, quand tu as en face de toi une femme les jambes écartées, pleine de désir, le sexe humide, qui demande à ce que tu la pénètres…

 

Bing, bing, bing ! J’avais respiré un grand coup avant de dire « le sexe humide », pas facile ! Mais je voulais provoquer notre délicieuse voisine, et tester ses limites. Pas de problèmes, elle semblait enchantée, elle manifestait son enthousiasme en hochant la tête, à grand renfort de mimiques approbatrices. Olivier, lui était plus gêné, mais résigné.

— Pas facile, continuai-je, mais il faut essayer de diminuer ton excitation. Je ne sais pas, ferme les yeux, pense à autre chose, éteins la lumière, et surtout, dis-lui de ne pas te toucher, il n’y a que toi qui donnes les caresses, vu ?

— Ok, facile à dire, mais ok.

— Ensuite, quand elle n’en peut plus, tu peux la pénétrer.

— Le problème, c’est qu’Hélène, les caresses, c’est pas trop son truc. J’ai déjà essayé, mais très vite, elle réclame…

— Oui, tu m’as dit… « Une queue bien dure dans son vagin », c’est ça ?

 

Bing derechef ! Pas sympa de couper la parole à un pote, mais je voulais absolument garder la main sur les expressions imagées. Un coup d’œil à ma gauche, et je poursuivis mon petit numéro de gentlemen :

— Excusez-moi Géraldine, je suis désolé, cela me gêne d’employer pareilles expressions devant une pure jeune fille.

J’étais vraiment hypocrite, et elle le savait.

 

— Moi, une pure jeune fille, hum ! Mais ne vous inquiétez pas, allons ! Je vous trouve au contraire très bien. Continuez, continuez, c’est vraiment… passionnant, je vous assure.

Comme elle était belle, avec son petit air enfiévré, ses lèvres entrouvertes, et ses longs cils couvrant son regard de petite chatte joueuse !

— Pour la pénétration, essaie une position plutôt conventionnelle, qui ne t’excite pas trop…

— Attends, Jacques, tout m’excite, répondit Olivier. Absolument tout.

— Bon, dans ce cas, pour ne pas jouir trop vite, une fois que tu es dans la place, il existe un petit truc : quand tu sens que « ça vient », il faut comprimer le pénis (tiens, Géraldine, attrape ça, encore un : pénis !) à un endroit précis.

— Ah, oui et où ça ?

— À la base du gland.

— Comprimer le pénis à la base du gland ?

— Oui, tu comprimes la base du gland entre le pouce et l’index, comme ça.

 

Je fais une petite démonstration du geste technique, sur mon pouce, devant le nez d’Olivier, puis, je répète ma démonstration à Géraldine.

— Comme ça ? dit-elle en répétant le geste sur son propre pouce.

— Absolument.

 

Le temps suspend son vol quelques secondes, tandis que Géraldine et moi nous faisons face, les pouces en l’air, dans la répétition du même geste, devant Olivier qui nous observe, avec un début de suspicion. Instant magique et comique.

— Hélène peut même le faire, ça lui permet de participer, dis-je en m’adressant à Olivier.

— Hum, cela me paraît risqué, ton truc, ça risque de précipiter les choses.

— C’est vrai, cela demande de la précision, et cela implique tu arrives à sentir ta jouissance arriver suffisamment à l’avance. Mais bon, c’est un truc en plus.

— Tu n’as rien de plus convaincant ?

 

Je pris des airs de professionnel en intense réflexion. Géraldine rentrait dans le jeu en faisant semblant d’attendre une révélation absolue.

— Écoute, il y a un truc simple, mais efficace, qui a fait ses preuves. Ça demande juste un peu d’organisation.

— Et alors ?

— Quand tu sais que tu vas avoir un rapport probable avec Hélène, et bien, tu te masturbes avant.

— Je me masturbe… ?

— Oui, toute la journée si tu veux, tous les quarts d’heure si tu peux, jusqu’à ton rendez-vous avec elle. À moins que tu ne sois un surhomme, si tu as éjaculé cinq ou six fois dans la journée, tu seras forcément plus long à réagir le soir, c’est physiologique.

— Tu crois ?

— Oui, sûr. Et puis, si Hélène est gentille, tu n’as qu’à lui proposer de te faire jouir dans sa bouche, de faire une pause, et de reprendre les choses où elles en étaient un quart d’heure après, en fonction de tes capacités de récupération.

— Euh, en fait, Hélène n’aime pas les pauses, elle préfère enchaîner.

— Alors, laisse tomber les fellations, ou demandes-en à une autre.

— Ça va, hein, n’exagère pas.

— Débrouille-toi pour avoir joui plusieurs fois avant tout rapport avec Hélène, et on en reparlera.

 

C’était une conclusion, en quelque sorte. Olivier se leva.

— Bon, merci quand même.

— Pas de quoi.

Olivier rassembla ses affaires. Géraldine n’avait pas bougé. J’allais me retrouver seul avec elle, mon petit numéro était fini, et je commençais à avoir le trac.

— Bon, je vous laisse, dit Olivier en me regardant de travers. Je te raconterais, et… tu me raconteras, ajouta-t-il en souriant.

Il nous engloba d’un seul regard, Géraldine et moi, et je me sentis rougir. Olivier n’avait pas été dupe de ce qui s’était passé. Alors qu’il tournait les talons, je le rappelai :

— Olivier !

— Oui ?

— Un dernier truc, avec Hélène, mets des préservatifs épais !

— Ouais.

 

Il allait vraiment partir, je le rappelai encore une fois.

— Olivier !

— Quoi ?

— Le préservatif, mets le seul, surtout !

— Ouais.

 

Je n’étais pas très fier de mes dernières trouvailles, et surtout du ton un peu gouailleur que j’avais employé. En réalité, je retardais le moment que j’attendais tout en le redoutant, et ce moment était arrivé : j’étais seul avec la dénommée Géraldine.

 

*****

 

Géraldine. Faut-il décrire Géraldine ? Faut-il sacrifier au rituel de la description maniaque de ses divers composants et attributs ? Vraiment ? Mais peut-on seulement décrire Géraldine ? Mais non, on ne peut pas ! Enfin, je ne peux pas, moi, en tout cas : pour moi, elle est juste la plus belle, la plus suave, la plus charnelle, la plus bandante, la plus sensuelle, la plus folle… et nous voilà bien avancés. Alors, collez votre propre conception à vous de la plus belle, de la plus suave, de la plus charnelle, de la plus bandante, de la plus sensuelle, de la plus folle… et vous l’aurez, c’est elle : c’est Géraldine. Sur ce, poursuivons.

Il y eut un petit silence pendant lequel, tout en feignant de déguster tranquillement nos cafés refroidis, nous rechargions en réalité nos batteries. Ce fut Géraldine qui rompit le silence :

— Dites-moi, Jacques, vous avez l’air de vous y connaître un rayon, vous devez avoir une grande expérience en la matière.

— Euh, hésitai-je, ne sachant pas comment trop interpréter « grande expérience », en réalité, ce sont plutôt des connaissances théoriques. Je ne peux pas dire que j’ai eu l’occasion de vérifier tout cela en pratique.

 

Géraldine se contenta de peser l’information sans la commenter. Je ne savais pas trop comment poursuivre la conversation, et j’étais un peu embêté d’avoir perdu la direction des opérations. Géraldine changea soudain de registre. Elle posa son gobelet sur la table d’un geste précis et passa à l’offensive :

— Vous n’avez pas été très gentil avec votre ami.

— Ah bon, pourquoi ?

 

Elle croisa les mains sous son menton, appuya les coudes sur la table, et me regarda bien droit dans les yeux.

— Vous vous êtes positionné en grand sage, en lui laissant le rôle de la victime en quête de bons conseils, et tout cela devant moi. Ce n’est guère courtois, surtout si, comme vous le dites, vous manquez d’expérience pratique.

 

Mince ! Cette attaque frontale me déstabilisa, mais je décidai de n’y voir qu’une petite joute dans laquelle elle m’invitait à rentrer.

— Vous exagérez ! Il avait besoin de conseils : à sa propre demande, je lui en donne, c’est tout naturel. C’est lui, l’éjaculateur précoce, pas moi.

— Ça, c’est vous qui le dites.

— Pardon ?

Elle était gonflée, quand même ! Et elle me sortait ça sans broncher, avec un petit air moqueur !

— Mais oui, ce n’est pas parce que vous donnez des conseils à votre ami que vous êtes à l’abri de ce genre de déconvenue.

 

Je n’étais pas disposé à me laisser impressionner :

— Jusqu’à présent, je n’ai pas eu à souffrir de ce « genre de déconvenue », comme vous dites. Notez que je n’en tire aucune fierté, je considère cela comme une chance, et non comme un mérite. Il n’empêche que je ne suis pas éjaculateur précoce, ça non et non.

— Mouais, je vous trouve bien sûr de vous.

 

Mais ou voulait-elle en venir ? Je sentais bien à son air facétieux qu’elle s’amusait beaucoup, mais je n’en comprenais pas les règles du jeu pour autant.

— Je vous trouve bien sûr de vous, enchaîna-t-elle, d’autant plus que dans votre brillant petit exposé, vous avez négligé de soulever une question importante, ce me semble.

 

Elle s’exprimait bien, la chipie. Elle en rajoutait exprès, mais elle faisait ça bien.

— Ah bon, et de quoi s’agit-il ?

Géraldine prit son temps avant de répondre. Elle changea de position : quitta la table pour se caler en arrière dans le fond de sa chaise, et croisa les bras.

— Il s’agit du rôle de la femme dans l’histoire, tout simplement. Et quand je dis du rôle, je devrais peut-être dire : du pouvoir.

— Je ne vous suis pas très bien.

 

Ça non, je ne la suivais pas très bien.

— À vous entendre, cela ne dépend que de l’homme, le fait d’éjaculer ou pas. Il suffit de chauffer la femme un maximum, de fermer les yeux, d’appuyer sur le gland comme ceci, c’est bien cela ?

 

Elle refit avec une désinvolture de diva le geste sur son pouce. Je fronçais les sourcils sans répondre, attendant la fin de sa tirade.

— Alors voilà, une petite caresse par ici et une petite pression par-là, la garantie contre une éjaculation prématurée ! Eh bien moi, je vous dis ceci : plutôt que de faire cette petite gymnastique, il est préférable de mettre la femme dans le coup, car en réalité, tout dépend d’elle. Si elle veut vous faire éjaculer, eh bien vous éjaculerez, mon cher, croyez-m’en !

 

Ça y était, maintenant : je la suivais mieux.

— Oh, oh, alors l’homme ne contrôlerait rien, ce serait la femme qui déciderait ?

— Mais absolument.

— Mais qu’est-ce que vous me chantez là Géraldine ? Vous ne croyez pas que vous poussez fort le bouchon ?

— Pas du tout.

— Et puis, c’est paradoxal, votre histoire : la copine de mon pote Olivier, elle s’en plaint, du fait qu’il éjacule trop tôt. Si cela la dérange, elle n’a qu’à s’arranger elle-même pour le déclencher un petit peu plus tard, et tout ira pour le mieux, non ?

 

Je pensais avoir trouvé un excellent argument pour contrer son petit délire féministe, mais elle ne sembla absolument pas troublée.

— Ah, cher ami, méconnaissance totale de la psychologie féminine ! Inconsciemment, c’est certainement pour la copine de votre ami un moyen de domination. Voyez-vous, il y a des femmes qui rendent les hommes éjaculateurs précoces : voilà la vérité. Tout comme il y a des femmes qui rendent les hommes impuissants.

— Géraldine, voyons, vous déformez les choses, allons…

— Taratata, je maintiens qu’une femme qui sait vraiment faire l’amour peut faire éjaculer n’importe qui, n’importe quand.

 

Vlan, c’était asséné avec une telle autorité que je restai figé. Je fus sur le point de lui demander des précisions sur ce que serait « une femme qui sait vraiment faire l’amour », mais je remis cela à plus tard.

— Allons, je veux bien concéder que la femme à un rôle, je ne l’ai jamais nié, mais l’homme aussi a un pouvoir, vous ne pouvez pas le contester.

— Ah, vous croyez ?

— Mais bien sûr, voyons !

— Alors vous, par exemple, vous en avez, un pouvoir ? Et lequel ?

— Mais, celui de me retenir, de différer mon éjaculation, c’est déjà ça.

— Je demande à voir.

— Vous demandez… à voir ?

 

Je déglutis avec difficulté.

— Mais oui : je demande à voir.

Moi, je me demandais si j’avais bien entendu, ou bien compris, ou si elle se moquait carrément de moi.

— Vous demandez à voir si je suis capable de me retenir, c’est ça ?

Géraldine me lança une nouvelle fois son regard brillant d’escarbilles, et me dit cette phrase mémorable, en détachant bien chaque mot :

— Disons, pour bien préciser les choses, à supposer que votre pénis soit correctement enfoncé dans mon vagin, que je suis prête à parier que je serais, dans ces conditions, capable de vous faire éjaculer au moment précis où je l’aurais décidé, avec ou sans pression du pouce sur le gland ou tout autre artifice de ce genre.

 

Fin de la 1ère partie

 

 

Par Tigre Blanc - Publié dans : Les histoires à épisodes... - Communauté : Les récits érotiques
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Commentaires

commentaire n° :1 posté par : Christophe Llian le: 28/09/2015 à 00h27

Il ne manquerait pas un texte ? 😉

A très bientôt ! 

réponse de : Sophie de R. le: 03/08/2017 à 15h13
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